

|
Comment réussir cet article sans parler des difficultés
auxquelles je suis confrontée ? En effet, ce qui peut me gêner
est le parti pris facile et sans doute une simplification des choses par
conviction. Autant, le Pape n'aidera pas par ses idées à
éclaircir les problèmes des jeunes par des discours hors
de portée pour quelqu'un qui vit à notre époque,
autant, l'anarchisme et je vais me faire des ennemis, ne détient
pas la bonne parole.
En préférant l'étude complexe d'un problème,
on ruine le théorique ou le dogme et on peut évidemment
devenir difficile à suivre. La philosophie devrait être conséquemment
l'ennemi publique n°1.
En ce moment, les hazards d'émissions télévisées
suivies et une actualité aidante m'ont conduite à me poser
des questions sur la jeunesse.
Tout d'abord, qu'est-ce que la jeunesse? Aujourd'hui, qui est jeune? Celui
qui a moins de 25 ans; celui qui n'est pas encore entré dans la
vie active; celui qui reste influencable et qui suit, comme une feuille
de papier laissée négligemment à l'abondon, la bonne
direction du vent; celui qui met des jeans délavés; celui
qui crache dans la soupe ???
Cette définition est loin d'être universelle et comme ce
serait commode que les scientifiques se penchent sur l'idée d'une
convention en faisant du jeune un symbole mathématique ! Je ne
sais donc pas si on peut s'entendre sur la définition du mot jeunesse.
Pourtant, ces jeunes nous font bien rire parfois, ils nous font même
pleurer ou ils nous font peur.
Dérrière le mot de jeunesse on met la naïveté,
la crédulité ou alors on met l'agressivité, la violence.
Ma foi, je pense qu'on peut ajouter à cela beaucoup d'autres choses:
le jeune, sportif, beau, musclé et mince; le jeune, petit, fluet
et à lunettes; le jeune à casquette et basquettes; le jeune,
en costume trois pièces... Autant de jeunes que de convictions
c'est-à-dire que le mot jeunesse regroupe une troupe de petits
bataillons disparates et souvent n'ayant rien à se dire.
J'ai gardé le meilleur pour la fin de mon énumération,
le jeune, étudiant: ha! Il est bien celui-là n'est-ce-pas?
Il a des projets pour l'avenir ou on lui en donne, il se construit sur
des connaissances sérieuses et il vient désormais de divers
milieux. On peut être étudiant futur technicien ou étudiant
en droit sans différence.On peut être étudiant à
18 ans ou à 35 ans. On peut être étudiant en jean,
en cuir ou en toile, à cheveux longs ou courts, noir blanc ou jaune.
Ca y est, je tiens mon concept. Tous les spécimens jeunes sont
représentés sans exception sauf erreur de ma part.
Ainsi on peut voir sans aucun effort un jeune militant au front national
en faculté de droit ou encore un jeune qui recherche de l'expérience
professionnelle dans une filière générale.
Nos jeunes sont sans conteste bien au chaud près du saint scolaire.
Il y a seulement quelque chose qui me chiffonne, le jeune est-il condamné
à le rester toute sa vie? Il ne me semble pas alors quel avenir
pour les jeunes?
Certains se jettent dans les bureaux du rectorat en serrant les fesses
et faisant semblant d'avoir oublié le C.I.P; d'autres sont sûrs
d'eux et deviendront de grands intellectuels; d'autres encore ne croient
plus à rien, ils sont en bonne voix de devenir de bons adultes,
ils se résignent à n'être que jeunes mal aimés
et plus tard, ils resteront fidèles à eux mêmes. On
peut voir d'autre part, que certaines jeunesses s'occupent comme elles
peuvent en assistant à la visite du Pape en France ou encore en
collant des affiches aux couleurs vives (Bleu,Blanc,Rouge) chapeautées
par une flamme visant à n'être qu'un symbole de destruction.
Mon dieu, à quel groupe appartenir, le choix est grand mais pourtant
je me sens très mal dans ma peau de jeune. Alors c'est vrai que
les rides n'ont pas encore investi mon joli petit visage, c'est vrai que
ma santé est plutôt bonne et c'est aussi vrai que j'aime
m'amuser mais je reste décidément indécise.
_ Cher monde que veux-tu faire de tes jeunes?
_ Cher politique as-tu été jeune un jour?
_ Chers futurs employeurs avez-vous pensé à nous?
_ Chère vie apprends-moi les choses qui me seront utiles pour quand
je serais grande fille.
Que voulez-vous, je ne peux plus m'attacher à ces dernières
questions stupides auxquelles j'ai sans doute déjà adhérée.
Personne ne m'a répondue et je suis restée là, seule,
assise sur une grosse merde puante. Autrefois mes parents me mettaient
des couches et ils m'habillaient, maintenant, je ne veux plus être
obligée même si il faut que je me prenne par la main. Ai-je
alors cessé d'être jeune ou la jeunesse n'est-elle pas arrangeante
pour désigner une population qui aurait très bien pu être
incontrôlable. Le mot jeunesse ne regroupe rien, il ne fait que
socialiser ou contrôler une population jeune et inventive. On n'a
pas besoin d'être jeune pour être con ou pour être naïf
mais on a besoin du mot jeunesse pour tout mettre dans un même panier.
Et si nous, les jeunes on avait la vie devant nous, sans que nos vieux
nous disent quoi faire, on pourrait fabriquer notre avenir! Après
tout, c'est nous l'avenir, pourquoi se laisser manipuler?
Par les nombreux sens communs auxquels j'ai fait référence,
je veux montrer que la jeunesse est certainement une affaire de vieux
qui sont nostalgiques du temps passé. Être jeune, c'est regarder
l'avenir et avoir la volonté de changer les choses, rien de plus.
Pour finir, voici les paroles d'une chanson de Brassens que vous reconnaîtrez:
"Qu'on soit jeune, qu'on soit grand père, quand on est con,
on est con, petit con d'la dernière averse, vieux con des neiges
d'antant...".M
|