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De la mer, le surfeur Marc Sautet vient chercher le vent philo pour voyager
autour du monde !
Dans le dernier numéro de l'Incendiaire, Marc Sautet a brièvement
répondu a une lettre de Jean-François Chazerans, dans laquelle
il affirme un certain nombre de choses sans démonstration et également
me met en cause. Je tiens donc a répondre par le texte suivant
:
En décembre dernier, le Ministre audiovisuel de la culture française,
M. Bernard Pivot, réunit des "philosophes" sur son plateau,
pour une dégustation du "retour de la Philosophie". Sur
ce plateau, des hommes d'une cinquantaine d'années, et plus. La
lettre de Marc Sautet que publie l'Incendiaire est une réponse
a une lettre adresse par Jean-François Chazerans a celui-ci. Les
quelques citations faites par Marc Sautet dans sa lettre-réponse
de cette lettre de Jean-François sous-entendent clairement que
cette lettre était une somme de critiques. En tant que spectateur
de cette émission, je comprends tout a fait que des travailleurs-promoteurs
de la "Philosophie publique", comme l'est Jean-François,
- avec les débats de Philosophie dans les cafés - ait éprouvé
la nécessite d'écrire une lettre au "promoteur des
cafés philo". Car cette émission, parmi toutes celles
animées par Bernard Pivot, est sans doute la plus remarquable production
de vallium que j'ai pu voir. Le "pharmakon" platonicien fut,
avec nos cinq philosophes, un très actif médicament pour
endormir les consciences qui attendaient des révélations
! Tous ceux qui connaissent "personnellement" Marc Sautet, ne
serait-ce qu'en ayant été présent lors de quelques
réunions des dimanches matins au Café des Phares, ne pouvaient
qu'être surpris et décontenance par le comportement de Marc
Sautet lors de cette émission : un homme calme, heureux, bien dans
ses baskets, le sourire presque constamment au bord des lèvres,
une courtoisie toute britannique, vis-à-vis de professionnels de
la Philosophie pour lesquels il faudrait être sourd, menteur, ou
ignorant, pour ne pas savoir que par ses discours répètes,
Marc Sautet les met en cause, d'une manière assez radicale. Nous
étions bien au salon de thé et de vieilles sorcières
devisaient avec déférence sur la substance de leur potion
magique : le soma du Meilleur des monde, ou comment endormir les consciences.
Comme l'indique Marc Sautet dans cette lettre-réponse, j'ai "travaillé"
pendant près de deux ans a ses côtés, et j'ai pris
l'initiative de cesser, comme j'avais pris l'initiative de commencer,
cette collaboration. Pourquoi ? L'un des éléments du dossier
"Marc Sautet" se définit parce que les magazines spécialisés
dans les médias audiovisuels appellent "ses prestations télévisées".
Lorsque je suis venu a Paris pour travailler avec Marc Sautet, pour son
"Cabinet de Philosophie", ce qu'il a accepte immédiatement,
je l'ai fais parce que je l'avais vu "animer des débats de
Philosophie" et parce que j'avais entendu de sa part des bribes de
réflexion que je retrouverais plus tard, avec un vrai bonheur,
dans son ouvrage de poésie, Un café pour Socrate, bribes
avec lesquels j'étais si entièrement d'accord que je savais,
croyais-je, ne pas me tromper sur la personnalité et les potentialités
de cet homme et auquel je faisais alors entièrement confiance pour
porter au cur de la nation française la pratique du dialogue
socratique. Il me semblait avoir rencontré, à défaut
de Socrate, un homme qui n'acceptait pas de subir personnellement et pour
son entourage les montages rhétoriques par lesquels l'Histoire
de la Civilisation, dans ses trois temps, nous sont contés quotidiennement
par les médias de la pensée unique. Or ses "prestations
télévisées" m'ont tellement déçues
que j'ai du me résoudre à me poser des questions sur la
relation de son discours habituel sur la perspective de la guerre civile
en France... (cf. Un café pour Socrate) avec son..."âme",
c'est-à-dire à savoir si ce discours, référé
à Socrate, était un discours de conviction, s'il avait le
désir du Bien pour la cité et pour les hommes, ou si au
contraire ce discours était purement d'apparat, permettant a un
exclu de l'Université française de se glisser dans la cohorte
des "experts" qu'il dénonce à tour de bras pour
gagner purement et simplement de l'argent, comme tant d'autres. Ayant
été si souvent à ses côtés pendant deux
années, j'ai pu l'entendre répéter, avec une sincérité
confondante, que : - s'il n'est pas un professeur de Philosophie dans
une université française, c'est parce qu'il a été
rejeté (et non parce que ce système si problématique
lui semblait erroné et mauvais comme il ne manque pas de l'affirmer
pour sauver les apparences sur sa non-appartenance a l'Université)
- le Cabinet de Philosophie a été fondé pour gagner
de l'argent. N'ayant pas été intégré a l'Université
Française qui représentait a ses yeux le lieu du couronnement
de ses compétences philosophiques attestées, dans un travail
de recherche centré sur le philologue allemand Nietzsche - pour
démontrer que celui-ci se référait bien à
un modèle aristocratique moyenâgeux contre la décadence
bourgeoise, il a inventé le service de philosophie parce que d'autres
l'avaient inventé : en Allemagne, en Hollande. Des articles avaient
paru dans la presse française et indiquaient que l'activité
était lucrative. Disposant d'un local dans le Marais - quartier
à la (fausse) réputation de lieu magique -, d'une vitrine
gratuite avec le Café des Phares ou il aurait été
sollicite par des citoyens pour animer un débat de Philosophie
!-, il bénéficiait d'une zone attractive, historiquement
populaire à Paris, la Bastille. Pour quelqu'un qui veut apprendre
aux autres à douter, il est normal alors d'exercer un doute radical
quant à sa personne. Comment croire que ce débat de Philosophie
ait commencé par hasard ? Il représente le meilleur levier
commercial possible pour lever une clientèle privée et institutionnelle.
Et ce "débat de Philosophie" qui n'en est pas un est
bien aujourd'hui un simple levier commercial pour les activités
du Cabinet de Philosophie. Quelques dimanches par an, Marc Sautet daigne
se lever et venir s'asseoir sur une chaise pour... : choisir le sujet
sans queue ni queue ni tête proposé par quelqu'un sur de
son fait, faire circuler des micros, intervenir 2 ou 3 fois durant deux
heures, prendre des poses pour les médias présents, les
clients, et puis au bout des deux heures faire sonner la cloche pour ...repartir
une demi-heure plus tard, en famille - quel Socrate passionné de
discussions publiques ! - pares avoir pris rendez-vous avec ses clients.
Je maintiens ce constat : la réunion au Café des Phares
ne peut jouir de l'appellation "débat de Philosophie"
et, compte tenu de l'observation que nous pouvons tous faire de son fonctionnement
et de ce que Marc Sautet y accomplit, conclure avec déception que
cette réunion a pour seul objet de faire de la publicité
a Marc Sautet. Et aujourd'hui le Cabinet de Philosophie fonctionne. Sans
disposer de documents que je puisse faire paraître ici pour accréditer
mon hypothèse, j'estime, compte tenu des dernières informations
en ma possession sur les activités du Cabinet de Philosophie, que
celui-ci, toutes activités confondues, génère un
salaire personnel a Marc Sautet compris entre 20.000 et 100.000 FF mensuel
- cette variation étant due aux rémunérations dues
par les éditeurs pour ses ouvrages, à la réalisation
d'un séminaire pour entreprise... Jetais venu travailler avec un
philosophe, c'est-à-dire avec quelqu'un pour qui les drames et
les menaces collectifs n'étaient pas de l'ordre de la poésie,
de l'ordre des images, quelqu'un pour qui l'engagement dans la pratique
socratique, avec toutes les exigences mentales qu'elle comprend, était
l'expression d'une force et d'une croyance naturelle dans l'intelligence
communautaire... J'ai trouve un homme qui prend 3 mois de vacances par
an il est finalement devenu un fonctionnaire !-, qui a pour souci principal
l'argent et qui se moque comme d'une guigne de faire apprendre a penser
a ceux qui ont oublie toutes les règles de cet exercice c'est en
tout cas comme cela que je diagnostique son comportement dans "l'animation
des cafés philo", c'est-à-dire des choix de sujet sans
queue ni tête, une passivité qui confine a l'indifférence,
des interventions qui s'appuient sur des connaissances qu'il ne cherche
absolument pas a faire réellement partager, maîtriser ce
qui correspond parfaitement a l'attitude de ces sophistes qui, il y a
25 siècles, grouillaient au moment ou Socrate tentait de sauver
les cites grecques de l'autodestruction. Écrire a Marc Sautet pour
se plaindre de son attitude si réservée lors d'une émission
de télévision en présence de personnalités
qui n'ont participe en rien a l'éclosion et au développement
du retour de la Philosophie en France, qui sont, comme Jean-luc Marion,
des partisans puisque celui se permet de réintégrer de force
René Descartes au giron de la dogmatique catholique alors que le
philosophe français a précisément fui la France pour
la Hollande en raison de sa liberté de penser à, comme Luc
Ferry des traducteurs-répéteurs du discours kantien, sans
uvre personnelle, écrire pour se plaindre de sa passivité
face a des personnes qu'il est censé rejeter avec le système
universitaire, c'est...croire Marc Sautet dans toutes ses déclarations.
Et c'est lui faire un honneur réservé a un ...gourou : ce
qu'il critique et rejette. Malheureusement, depuis 5 ans que cette promotion
du débat de Philosophie existe par l'intermédiaire du café
des Phares, Marc Sautet a développé autour de lui les comportements
sectaires, dont celui de l'adoration du gourou. Ainsi, au sein de l'association
Philos, des habitues du Café des Phares devenus des gérants
autoritaires du lieu et de l'esprit pensent philosophiquement par le biais
de Marc Sautet - et ne pensent pas, ne font pas l'effort de penser il
vous suffit de vous procurer les numéros de Philos, revue de cette
association, de ses débuts a aujourd'hui pour constater que ces
habitués-gerants n'ont pas engage d'effort sérieux de réflexions
individuels et en communs parce que, comme pour la plupart des personnes
qui viennent participer a ses débats plutôt que de dialoguer
et de réfléchir en commun ils pensent tout savoir déjà.
Le gourou a pour caractéristique d'être incritiquable pour
ses disciples et de n'accepter aucune critique. Les réponses faites
a la lettre de Jean-François ainsi que celles qu'il m'a adresse
lorsque je me suis joins a ces critiques pour les soutenir lors du dernier
entretien que nous avons échange montrent que Marc Sautet est incapable
d'accepter la moindre critique, ni d'envisager un seul instant qu'il puisse
avoir tort sur un point. Il pense et dis vrai en toutes choses. Bien sur
il dénie et déniera une telle vérité sur son
comportement psychologique mais il n'empêche que c'est un fait avéré
dont vous pouvez faire l'expérience en dialoguant avec lui. Il
pense et dis vrai parce qu'il ne se pose aucune question : il sait !
Concernant la mise en place du magazine "Socrate and Co", dont
il rejetait le projet des sa formulation, la volonté de pratiquer
concrètement au sein d'un media cette effort de l'interrogation
ne lui importait nullement : ce n'était stratégiquement
pas le moment et le comité de rédaction n'était pas
bon. En un mot, il n'avait pas le contrôle de l'organe et me proposait,
pour soutenir et s'intéresser au projet, de devenir le rédacteur
en chef de ce magazine, le jour ou il aurait le temps de le faire. En
attendant, il fallait attendre. L'urgence n'était pas du cote d'une
société en proie a une irrationalité spirituelle,
l'urgence était de se consacrer aux activités du Cabinet
de Philosophie pour les développer. C'est ce qui prouve plus encore
a quel point Marc Sautet est avant tout un simple commerçant puisque
j'ai pu constater bien des fois que ces activités étaient
les finalités mêmes de ses...activités, c'est-à-dire
que le "débat de Philosophie" ou réunir des gens
qui ne se connaissent pas pour échanger quelques mots devenait
la finalité du débat de Philosophie et non l'occasion de
contraindre une communauté a des efforts de connaissance et de
réflexion ! Je conclus ce récit de mon travail auprès
de Marc Sautet en rappelant une nouvelle fois qu'il référencie
l'expérience du café philo a travers la personne et l'uvre
de Socrate. Or une simple observation du comportement de Socrate mobilité
civique, questionnement des personnalités influentes...- n'ont
aucun écho dans la pratique de Marc Sautet. Pourquoi ? Parce que,
contrairement a ce qu'il prétend publiquement, il ne doute pas
: il sait. A un moment ou les médias se font l'écho d'un
pseudo-débat public sur le respect de la vie privée, je
constate que la connaissance de l'homme dans sa vie privée est
indispensable pour prétendre connaître l'homme dans ce qu'il
est individuellement. Toute personne qui ne fera pas cet effort vis-à-vis
de Marc Sautet ne pourra pas savoir si je dis vrai lorsque j'affirme qu'il
est difficile de trouver en France une personne qui doute moins que lui.
Aussi, comme le faisait Socrate, allez rencontrer Marc Sautet et essayez
de devenir l'un de ses amis. Pour conclure, je voudrais revenir sur cette
lettre-reponse et sur les remarques qu'il formule a mon endroit. Il est
saisissant de l'entendre parler de "la folie Socrate and Co".
Pourquoi folie ? Nous ne le saurons pas. Pourquoi a t-il trop souffert
? Nous ne le saurons pas non plus. Aurait-il perdu un collaborateur suffisamment
consciencieux ? Il est difficile de comprendre le lien entre "Socrate
and Co" et "l'université qui a tout faux". Que n'ai-je
pas voulu entendre ? Eh bien soyons clair : des l'origine du projet "Socrate
and Co", M.S. s'y oppose et me conseille de ne pas perdre de temps
: les activités du Cabinet de Philosophie sont réelles et
importantes. M.S. ne veut rien entendre : pour lui, si je suis venu travailler
"avec" lui, c'est que je suis venu travailler "pour"
lui. Or si je suis venu travailler avec lui, c'est que je pensais avoir
affaire à un philosophe, c'est-à-dire qui, comme Socrate
et Platon, prennent acte des moyens d'influence et de déterminisme
psychologique par lesquels la cite athénienne gênerait ses
dangereuses crises. Les opérateurs de ces influences pernicieuses
s'appelaient, pour Socrate et Platon, des sophistes, et les sophistes
étaient des spécialistes des médias, des communications.
A mes yeux, et aux yeux de millions de citoyens qui expriment leurs sentiments
réfléchis dans des opinions sondées, a notre époque,
la presse française n'a jamais traverse une crise aussi grave de
non-representativite de la cite, contrôlée qu'elle est par
de puissants groupes de presse. Cette situation qui est encore celle d'aujourd'hui
est non-démocratique et extrêmement dangereuse dans la mesure
ou elle interdit au peuple de contrôler un instrument pour opposer
aux démagogies et aux manipulations mentales des sophistes un barrage
efficace, notamment pour éviter cette fameuse guerre civile qui
est prophétise par tant de "voyants" ou de "guerriers".
Il était dans mes objectifs et il est toujours dans mes objectifs
de mobiliser les moyens qui sont les miens et ceux de mes camarades pour
investir les moyens de presse afin d'opposer aux manipulateurs âme
les moyens psychologiques de "la Philosophie" pour permettre
a chacun de contrôler sa conscience, de telle manière qu'il
n'en soit pas victime puisque ses pièges sont nombreux. Compte-tenu
de ce que j'avais lu sous la plume de Marc Sautet sur le contrôle
des moyens de production et au cur de ces moyens de production des
moyens médiatiques, je pensais bêtement qu'il s'engagerait
dans ce travail, seulement anime par la volonté du Bien. Il n'en
a rien été. Je ne lui en veux nullement puisqu'il s'agit
de sa liberté. Mais ce non-engagement dans ce projet, dans les
raisons qui le motivent, permet de mieux comprendre pourquoi M.S. n'a
nullement le souci du Bien public, pourquoi il n'est pas un philosophe.
Je reprends a mon compte son diagnostic selon lequel nous sommes en situation
d'urgence communautaire. Si nous sommes en situation d'urgence, il est
indispensable d'agir maintenant et non pas de partir en vacances ou en
Mer Égée pour faire du surf. Et comment agir si nous ne
maîtrisons pas un support communautaire, un "produit de presse",
qui soit le vecteur, cause et reflet, de cette pratique du dialogue socratique
? Mais pour M.S., il existe un temps déterminé, a la manière
de l'astrologie : a l'époque de l'urgence, ce n'est pas l'heure
! Ce qui devient totalement honteux, c'est lorsqu'il déclare :
"(JCG) a brûlé les étapes, en exploitant sans
vergogne mon nom, pour saccager un projet qui a du sens. (...)" Il
n'y a pas d'étapes si ce n'est dans le Tour de France. SI M.S.
estime qu'il y avait des étapes a respecter, c'est que si ce projet
pouvait voir le jour avec son aval, c'est a son rythme. En attendant,
mesdames et messieurs, puisez la science infuse dans "Philos",
mensuel de 18 pages ! Ensuite j'aurais exploite sans vergogne son nom
ce qui est totalement faux : une citation dans l'éditorial du numéro
1 sans doute pas assez flatteuse pour M.S. puisqu'elle le présentait
avant tout comme simplement le promoteur des cafés philo...alors
qu'il est philosophe avant tout, un article qui prenait sa défense
a propos de l'affaire "Marc Sautet et le négationnisme"
lance par le quotidien le Monde été 96 et aucune utilisation
des premiers cafés philo pour faire la promotion de "Socrate
and Co" (puisque ces cafés philo constituent, a ses yeux et
aux yeux des membres de l'association "Philos" un réseau,
maillage dont ils s'estiment propriétaires). Toutefois l'honnêteté
avec laquelle l'existence de ces débats de philo dans les cafés
et de cette affaire ont été traites ont suffi pour laisser
croire a une journaliste de Télérama que nous étions
des admirateurs-disciples de M.S., ce qui est assez cocasse compte-tenu
de la situation d'opposition de M.S. a Socrate and Co Je n'ai jamais lie,
publiquement ou en prive, l'existence de la société de presse
et du magazine "Socrate and Co" a Marc Sautet et a son Cabinet
de Philosophie. Une même adresse identique -15 rue de Sévigné-
a pu laisser croire a certains qu'il s'agissait d'un magazine inspire
et mène en sous-main par Marc Sautet ! "Fin décembre,
cette débâcle était récente. " La encore,
M.S. parle avec son mépris, originaire et sans connaissance des
faits. "Socrate and Co" est un magazine qui a obtenu des résultats
exceptionnels de vente (document officiel du réseau de distribution
NMPP). Toutefois, pour amortir des coûts initiaux de production
élevés, il était nécessaire, ce qui était
inscrit dans le prévisionnel, d'obtenir un investissement, institutionnel
ou prive, de 1.000.000 FF. J'ai cherche cette somme auprès de diverses
banques et personnalités privées. Comme chacun le devine,
la réponse fut négative. A la différence de Marc
Sautet pour qui les réalités économiques ne sont
pas des objets de réflexion fondamentaux pour quelqu'un qui a la
volonté de comprendre et de faire comprendre les ressorts de la
machine exclusion, j'ai initie ce projet parce que je souhaitais changer
la donne sur l'emploi des étudiants de dernier cycle universitaire,
dont pour commencer les étudiants en Philosophie. En effet, a une
époque ou ceux qui souffrent directement ou indirectement, par
"chômage", d'une pénurie financière, savent
peut-être mieux que ceux qui chaque jour travaillent, le nez dans
le guidon, qu'il n'y a pas d'emploi s'il n'y a pas de créations
d'activités, de mise a disposition de moyens de production - ce
qui constitue une forme de lapalissade. Socrate and Co a obtenu des résultats
de vente exceptionnels, il s'agissait d'une PME, cette forme de société
dont les hommes politiques vous parlent si souvent, et cette PME, en réussite
sur le plan de sa production, comme tant d'autres en France, a été
ignore par les gérants des porte-monnaie bancaires. Pourquoi ?
Parce que les banques en France sont devenus des forteresses anti-capitalistiques
puisqu'elles refusent la prise de risque, puisque pour elles et chez elles
le client est suspect de détournement de fonds c'est la seule entreprise
de service ou les clients sont reçus comme des élèves
à l'école - parce qu'elles sont des sociétés
en pleine prospérité par la grâce des marches financiers,
de la Bourse. Mais dans la réalité, les banques ne favorisent
pas la création d'emplois dont elles n'ont que faire. Et pourtant
dans les publicités qu'elles font réaliser par les menteurs
professionnels que sont les publicitaires, ces entreprises ne manquent
pas de se donner une image généreuse introuvable dans la
réalité. Pour une société de presse qui reçoit
très tardivement, deux mois et demi après la mise en kiosque,
le paiement de ses ventes, le "fonds propre" apporte par un
tel investissement était et est nécessaire. Ces précisions
techniques quant a la distribution des journaux en France, sur une société
de presse, la plupart des citoyens-consommateurs de journaux les ignorent.
La plupart des citoyens ignorent ou veulent ignorer que si les magazines
ont des prix accessibles a leur portefeuille, c'est en raison : - de la
vente de pages de publicité (finance les coûts du magazine)
-de la volonté d'un groupe de pression de les influencer dans telle
ou telle direction pour tel résultat, - de l'édition d'un
ou de magazines par un groupe de presse, société financière
très puissante, qui peut se permettre des pertes financières,
de manière momentanée ou durable. En somme, en France, la
presse est de moins en moins démocratique origine de publication
d'un titre- et peu s'en inquiètent. Pour le lancement du magazine,
M.S., sollicité, comme tant d'autres, rejeta son aide et intérêt
pour le développement de ce titre. "Il y a Philos -18 pages
et un contenu a chercher avec un microscope- il n'y a pas besoin de concurrent.
Pour M.S., Socrate and Co et Philos étaient des concurrents et
il était bon que l'un disparaisse. Nous sommes a époque
du capitalisme concurrentiel, n'est-ce pas. Comment "Socrate and
Co" aurait-il pu servir d'argument sur le plateau de télévision
puisque M.S. a sans doute demande a Bernard Pivot de ne pas présenter
le numéro de Socrate and Co alors en kiosque, consacre aux femmes
! A l'inverse de notre comportement a son égard, M.S. a donc été
un concurrent déclare de "Socrate and Co" et a tout fait
pour que l'on n'en parle pas. Jean-François, je ne simulerais pas
des "très affectueusement". Ma sympathie a ton égard
ne tient pas a la nature de ta personne l'en soi Jean-François-
mais pour tes uvres. Comment en effet sortir du cercle verbal de
la sophistique si ce n'est en prenant en considération avant tout
les uvres ? De ce point de vue la, je m'étonne que tu aies
pu écrire a M.S. pour si peu, cette émission de Pivot. En
effet, il me semble clair, avec le recul indispensable a l'intelligence
philosophique, que cette génération des cinquantenaires
est une génération d'égocentristes en échec.
Ces "philosophes" proviennent de cette masse de soixante-huitards
qui, a mes yeux, furent des hommes infantiles : ils n'ont jamais investi
les lieux de pouvoir par lesquels une civilisation s'influence tout simplement
parce que leurs petites vies privées ont pris le pas sur le possible
engagement public qui réclame une constance que Platon conçoit
a travers ses figures des gardiens et des philosophes-rois. Regardons-les,
entendons-les, bien ces hommes qui sont sur le plateau de Bernard Pivot
: ils ne vont pas parler une seule fois du monde qui les environne, de
l'Histoire qui est en marche, des drames réels qui frappent des
hommes...parce qu'ils sont content d'eux-mêmes. Moi, quand je regarde
le monde auquel ils ont donne leur collaboration, j'ai honte. J'appelle
notre génération a ne plus subir l'influence aujourd'hui
résumée dans les moyens du charme de cette génération
qui, il faut regarder les choses en face, n'a rien fait, y compris dans
le domaine de "la Philosophie" (si jamais on ne compte pas ses
livres faciles de commentaires ou d'éthique qu'ils nous ont vendus
a gogos). Pour conclure, je demande que les lecteurs, amateurs de Philosophie,
exercent leur attention sur les écrits de Marc Sautet. Procurez-vous
"Un café pour Socrate" et gardez en mémoire ce
qu'il déclare dans cette lettre publie par l'Incendiaire : "je
n'ai pas a rompre avec les chiens de garde. Il faudrait pour cela qu'une
force révolutionnaire existe, dont l'élan soit compromis
par les clercs. " Cette phrase est très curieuse parce qu'elle
comprend un aveu : il n'a pas a rompre avec les chiens de garde, ce qui
signifie qu'il a un lien avec ces chiens de garde ! Or tous ceux qui l'ont
approche en prive peuvent attester de son mépris déclare
pour ces chiens de garde en question. Jean-François, il faut se
poser la question si tout cela n'est pas comédie. Car durant les
deux années ou j'ai travaille a ses cotes, j'ai observe que Marc
Sautet, en présence de chiens de garde, était extrêmement
détendu, affable, intéresse, courtois, en un mot amical,
manifestant dans tout son comportement qu'ils appartenaient bien a la
même corporation ! Et pourquoi ne rompt-il pas avec ? parce que
a ses yeux il faudrait qu'une force révolutionnaire existe, or
elle n'existe pas, toujours a ses yeux. Il ne va pas rompre clairement
et distinctement, avec toutes les conséquences que cela entraînerait
pour lui seul contre tous- alors que cette position est extrêmement
rémunératrice. Par contre, s'il existait une force révolutionnaire,
il serait bon sans doute de s'y placer, pour les places futures qu'elle
autoriserait. Qu'est-ce qu'une "force révolutionnaire"
dans son langage ? Nous ne le saurons pas. En tout cas, il nous donne
une idée de ce que peut être une force révolutionnaire
puisque "le Capital" en donne une, "qui bouleverse les
rapports sociaux dans les pays riches et a l'échelle planétaire".
Pour ceux qui pensaient que Marc Sautet était encore un troskiste-communiste,
ils en sont pour leur frais puisqu'il considère le capital comme
une force révolutionnaire ! et pour indiquer cette force il affirme
que cette force bouleverse les rapports sociaux. Or le Capital n'est pas
une force révolutionnaire mais le moyen de reproduction des rapports
sociaux moyenâgeux. Ainsi sur l'ensemble de la planète l'aristocratie
occidentale a réussi le tour de force de maintenir ses privilèges
par un contrôle social extrêmement savant et ce par la possession
du capital. La encore c'est se payer de mots et d'images d'Épinal
que de supposer une mondialisation "bouleversante". Les modifications
qu'elle apporte tiennent précisément dans le développement
d'une pauvreté substantielle des classes ouvrières et moyennes
qui sont sans défense psychologique et en moyens techniques adéquats
contre le raz de marée irrationnelle qu'est le krach boursier.
Je peux attester que, en prive, Marc Sautet met dans un même sac
"les clercs" ou "experts". Mais il ne veut le faire
publiquement parce qu'il tient a leur sympathie. L'opinion favorable de
Marion a son égard lui est plus importante que le dialogue avec
une personne qui, par exemple, n'est pas d'accord sur le fonds des problèmes.
Et relisant cette courte lettre qu'il t'a envoyé, je me demande
encore comment nous pouvons tolérer que des personnes comme Marc
Sautet dont l'image sociale est si bonne, nous pouvons tolérer
cette pauvreté de réflexions et d'idées puisqu'il
est le spécialiste, comme beaucoup de ces clercs nietzschéens,
des formules rapides, voire courtes, voire étroites, des sentences,
des aphorismes. Il a du prendre 15 minutes pour t'écrire avant
de plonger dans la "folie de septembre a novembre". Si j'ai
décidé de cesser toute activité auprès de
Marc Sautet, c'est que j'ai compris, par l'observation et l'analyse de
tous les faits que je viens d'indiquer, que ma personne, et celles de
tous ces citoyens anonymes qu'il croise, que nos existences, n'ont aucune
importance a ses yeux. Une fois de plus, il me semble indispensable de
bien comprendre ces trente dernières années qui furent les
années de jeunesse de ces cinquantenaire, de les écouter
dans leur idées, principes, textes de jeunesse, et d'étudier
leur parcours, leurs actes et uvres. Les connaissances et récits
biographiques sont toujours aussi nécessaires !
Jean-Christophe Grellety
* Un café pour Socrate, livre de poésie. En effet, ce livre
est un livre esthétique : il nous présente le drame de l'exclusion
sous les images d'un drame a la hauteur d'une civilisation, bis repetita.
La modulation des phrases sait jouer des accents tragiques... Cet art
du récit s'appelle chez Platon poésie et représente
le pire danger pour la santé de la cite c'est la raison pour laquelle
Platon préconise leur expulsion.
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