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Le surfeur Marc

par Jean-Christophe Grellety

 

Paru dans l'Incendiaire n°1, octobre 1997
3 pages



Résumé

La lettre ci-dessous est la réponse de Jean-Christophe Grellety, ex-rédacteur en chef de Socrate and Co àla même lettre de Marc Sautet précédemment publiée dans l’Incendiaire.

 

Sommaire rapide

De la mer, le surfeur Marc Sautet vient chercher le vent philo pour voyager autour du monde !
Dans le dernier numéro de l'Incendiaire, Marc Sautet a brièvement répondu a une lettre de Jean-François Chazerans, dans laquelle il affirme un certain nombre de choses sans démonstration et également me met en cause. Je tiens donc a répondre par le texte suivant :
En décembre dernier, le Ministre audiovisuel de la culture française, M. Bernard Pivot, réunit des "philosophes" sur son plateau, pour une dégustation du "retour de la Philosophie". Sur ce plateau, des hommes d'une cinquantaine d'années, et plus. La lettre de Marc Sautet que publie l'Incendiaire est une réponse a une lettre adresse par Jean-François Chazerans a celui-ci. Les quelques citations faites par Marc Sautet dans sa lettre-réponse de cette lettre de Jean-François sous-entendent clairement que cette lettre était une somme de critiques. En tant que spectateur de cette émission, je comprends tout a fait que des travailleurs-promoteurs de la "Philosophie publique", comme l'est Jean-François, - avec les débats de Philosophie dans les cafés - ait éprouvé la nécessite d'écrire une lettre au "promoteur des cafés philo". Car cette émission, parmi toutes celles animées par Bernard Pivot, est sans doute la plus remarquable production de vallium que j'ai pu voir. Le "pharmakon" platonicien fut, avec nos cinq philosophes, un très actif médicament pour endormir les consciences qui attendaient des révélations ! Tous ceux qui connaissent "personnellement" Marc Sautet, ne serait-ce qu'en ayant été présent lors de quelques réunions des dimanches matins au Café des Phares, ne pouvaient qu'être surpris et décontenance par le comportement de Marc Sautet lors de cette émission : un homme calme, heureux, bien dans ses baskets, le sourire presque constamment au bord des lèvres, une courtoisie toute britannique, vis-à-vis de professionnels de la Philosophie pour lesquels il faudrait être sourd, menteur, ou ignorant, pour ne pas savoir que par ses discours répètes, Marc Sautet les met en cause, d'une manière assez radicale. Nous étions bien au salon de thé et de vieilles sorcières devisaient avec déférence sur la substance de leur potion magique : le soma du Meilleur des monde, ou comment endormir les consciences.

Comme l'indique Marc Sautet dans cette lettre-réponse, j'ai "travaillé" pendant près de deux ans a ses côtés, et j'ai pris l'initiative de cesser, comme j'avais pris l'initiative de commencer, cette collaboration. Pourquoi ? L'un des éléments du dossier "Marc Sautet" se définit parce que les magazines spécialisés dans les médias audiovisuels appellent "ses prestations télévisées". Lorsque je suis venu a Paris pour travailler avec Marc Sautet, pour son "Cabinet de Philosophie", ce qu'il a accepte immédiatement, je l'ai fais parce que je l'avais vu "animer des débats de Philosophie" et parce que j'avais entendu de sa part des bribes de réflexion que je retrouverais plus tard, avec un vrai bonheur, dans son ouvrage de poésie, Un café pour Socrate, bribes avec lesquels j'étais si entièrement d'accord que je savais, croyais-je, ne pas me tromper sur la personnalité et les potentialités de cet homme et auquel je faisais alors entièrement confiance pour porter au cœur de la nation française la pratique du dialogue socratique. Il me semblait avoir rencontré, à défaut de Socrate, un homme qui n'acceptait pas de subir personnellement et pour son entourage les montages rhétoriques par lesquels l'Histoire de la Civilisation, dans ses trois temps, nous sont contés quotidiennement par les médias de la pensée unique. Or ses "prestations télévisées" m'ont tellement déçues que j'ai du me résoudre à me poser des questions sur la relation de son discours habituel sur la perspective de la guerre civile en France... (cf. Un café pour Socrate) avec son..."âme", c'est-à-dire à savoir si ce discours, référé à Socrate, était un discours de conviction, s'il avait le désir du Bien pour la cité et pour les hommes, ou si au contraire ce discours était purement d'apparat, permettant a un exclu de l'Université française de se glisser dans la cohorte des "experts" qu'il dénonce à tour de bras pour gagner purement et simplement de l'argent, comme tant d'autres. Ayant été si souvent à ses côtés pendant deux années, j'ai pu l'entendre répéter, avec une sincérité confondante, que : - s'il n'est pas un professeur de Philosophie dans une université française, c'est parce qu'il a été rejeté (et non parce que ce système si problématique lui semblait erroné et mauvais comme il ne manque pas de l'affirmer pour sauver les apparences sur sa non-appartenance a l'Université) - le Cabinet de Philosophie a été fondé pour gagner de l'argent. N'ayant pas été intégré a l'Université Française qui représentait a ses yeux le lieu du couronnement de ses compétences philosophiques attestées, dans un travail de recherche centré sur le philologue allemand Nietzsche - pour démontrer que celui-ci se référait bien à un modèle aristocratique moyenâgeux contre la décadence bourgeoise, il a inventé le service de philosophie parce que d'autres l'avaient inventé : en Allemagne, en Hollande. Des articles avaient paru dans la presse française et indiquaient que l'activité était lucrative. Disposant d'un local dans le Marais - quartier à la (fausse) réputation de lieu magique -, d'une vitrine gratuite avec le Café des Phares ou il aurait été sollicite par des citoyens pour animer un débat de Philosophie !-, il bénéficiait d'une zone attractive, historiquement populaire à Paris, la Bastille. Pour quelqu'un qui veut apprendre aux autres à douter, il est normal alors d'exercer un doute radical quant à sa personne. Comment croire que ce débat de Philosophie ait commencé par hasard ? Il représente le meilleur levier commercial possible pour lever une clientèle privée et institutionnelle. Et ce "débat de Philosophie" qui n'en est pas un est bien aujourd'hui un simple levier commercial pour les activités du Cabinet de Philosophie. Quelques dimanches par an, Marc Sautet daigne se lever et venir s'asseoir sur une chaise pour... : choisir le sujet sans queue ni queue ni tête proposé par quelqu'un sur de son fait, faire circuler des micros, intervenir 2 ou 3 fois durant deux heures, prendre des poses pour les médias présents, les clients, et puis au bout des deux heures faire sonner la cloche pour ...repartir une demi-heure plus tard, en famille - quel Socrate passionné de discussions publiques ! - pares avoir pris rendez-vous avec ses clients. Je maintiens ce constat : la réunion au Café des Phares ne peut jouir de l'appellation "débat de Philosophie" et, compte tenu de l'observation que nous pouvons tous faire de son fonctionnement et de ce que Marc Sautet y accomplit, conclure avec déception que cette réunion a pour seul objet de faire de la publicité a Marc Sautet. Et aujourd'hui le Cabinet de Philosophie fonctionne. Sans disposer de documents que je puisse faire paraître ici pour accréditer mon hypothèse, j'estime, compte tenu des dernières informations en ma possession sur les activités du Cabinet de Philosophie, que celui-ci, toutes activités confondues, génère un salaire personnel a Marc Sautet compris entre 20.000 et 100.000 FF mensuel - cette variation étant due aux rémunérations dues par les éditeurs pour ses ouvrages, à la réalisation d'un séminaire pour entreprise... Jetais venu travailler avec un philosophe, c'est-à-dire avec quelqu'un pour qui les drames et les menaces collectifs n'étaient pas de l'ordre de la poésie, de l'ordre des images, quelqu'un pour qui l'engagement dans la pratique socratique, avec toutes les exigences mentales qu'elle comprend, était l'expression d'une force et d'une croyance naturelle dans l'intelligence communautaire... J'ai trouve un homme qui prend 3 mois de vacances par an il est finalement devenu un fonctionnaire !-, qui a pour souci principal l'argent et qui se moque comme d'une guigne de faire apprendre a penser a ceux qui ont oublie toutes les règles de cet exercice c'est en tout cas comme cela que je diagnostique son comportement dans "l'animation des cafés philo", c'est-à-dire des choix de sujet sans queue ni tête, une passivité qui confine a l'indifférence, des interventions qui s'appuient sur des connaissances qu'il ne cherche absolument pas a faire réellement partager, maîtriser ce qui correspond parfaitement a l'attitude de ces sophistes qui, il y a 25 siècles, grouillaient au moment ou Socrate tentait de sauver les cites grecques de l'autodestruction. Écrire a Marc Sautet pour se plaindre de son attitude si réservée lors d'une émission de télévision en présence de personnalités qui n'ont participe en rien a l'éclosion et au développement du retour de la Philosophie en France, qui sont, comme Jean-luc Marion, des partisans puisque celui se permet de réintégrer de force René Descartes au giron de la dogmatique catholique alors que le philosophe français a précisément fui la France pour la Hollande en raison de sa liberté de penser à, comme Luc Ferry des traducteurs-répéteurs du discours kantien, sans œuvre personnelle, écrire pour se plaindre de sa passivité face a des personnes qu'il est censé rejeter avec le système universitaire, c'est...croire Marc Sautet dans toutes ses déclarations. Et c'est lui faire un honneur réservé a un ...gourou : ce qu'il critique et rejette. Malheureusement, depuis 5 ans que cette promotion du débat de Philosophie existe par l'intermédiaire du café des Phares, Marc Sautet a développé autour de lui les comportements sectaires, dont celui de l'adoration du gourou. Ainsi, au sein de l'association Philos, des habitues du Café des Phares devenus des gérants autoritaires du lieu et de l'esprit pensent philosophiquement par le biais de Marc Sautet - et ne pensent pas, ne font pas l'effort de penser il vous suffit de vous procurer les numéros de Philos, revue de cette association, de ses débuts a aujourd'hui pour constater que ces habitués-gerants n'ont pas engage d'effort sérieux de réflexions individuels et en communs parce que, comme pour la plupart des personnes qui viennent participer a ses débats plutôt que de dialoguer et de réfléchir en commun ils pensent tout savoir déjà. Le gourou a pour caractéristique d'être incritiquable pour ses disciples et de n'accepter aucune critique. Les réponses faites a la lettre de Jean-François ainsi que celles qu'il m'a adresse lorsque je me suis joins a ces critiques pour les soutenir lors du dernier entretien que nous avons échange montrent que Marc Sautet est incapable d'accepter la moindre critique, ni d'envisager un seul instant qu'il puisse avoir tort sur un point. Il pense et dis vrai en toutes choses. Bien sur il dénie et déniera une telle vérité sur son comportement psychologique mais il n'empêche que c'est un fait avéré dont vous pouvez faire l'expérience en dialoguant avec lui. Il pense et dis vrai parce qu'il ne se pose aucune question : il sait !
Concernant la mise en place du magazine "Socrate and Co", dont il rejetait le projet des sa formulation, la volonté de pratiquer concrètement au sein d'un media cette effort de l'interrogation ne lui importait nullement : ce n'était stratégiquement pas le moment et le comité de rédaction n'était pas bon. En un mot, il n'avait pas le contrôle de l'organe et me proposait, pour soutenir et s'intéresser au projet, de devenir le rédacteur en chef de ce magazine, le jour ou il aurait le temps de le faire. En attendant, il fallait attendre. L'urgence n'était pas du cote d'une société en proie a une irrationalité spirituelle, l'urgence était de se consacrer aux activités du Cabinet de Philosophie pour les développer. C'est ce qui prouve plus encore a quel point Marc Sautet est avant tout un simple commerçant puisque j'ai pu constater bien des fois que ces activités étaient les finalités mêmes de ses...activités, c'est-à-dire que le "débat de Philosophie" ou réunir des gens qui ne se connaissent pas pour échanger quelques mots devenait la finalité du débat de Philosophie et non l'occasion de contraindre une communauté a des efforts de connaissance et de réflexion ! Je conclus ce récit de mon travail auprès de Marc Sautet en rappelant une nouvelle fois qu'il référencie l'expérience du café philo a travers la personne et l'œuvre de Socrate. Or une simple observation du comportement de Socrate mobilité civique, questionnement des personnalités influentes...- n'ont aucun écho dans la pratique de Marc Sautet. Pourquoi ? Parce que, contrairement a ce qu'il prétend publiquement, il ne doute pas : il sait. A un moment ou les médias se font l'écho d'un pseudo-débat public sur le respect de la vie privée, je constate que la connaissance de l'homme dans sa vie privée est indispensable pour prétendre connaître l'homme dans ce qu'il est individuellement. Toute personne qui ne fera pas cet effort vis-à-vis de Marc Sautet ne pourra pas savoir si je dis vrai lorsque j'affirme qu'il est difficile de trouver en France une personne qui doute moins que lui. Aussi, comme le faisait Socrate, allez rencontrer Marc Sautet et essayez de devenir l'un de ses amis. Pour conclure, je voudrais revenir sur cette lettre-reponse et sur les remarques qu'il formule a mon endroit. Il est saisissant de l'entendre parler de "la folie Socrate and Co". Pourquoi folie ? Nous ne le saurons pas. Pourquoi a t-il trop souffert ? Nous ne le saurons pas non plus. Aurait-il perdu un collaborateur suffisamment consciencieux ? Il est difficile de comprendre le lien entre "Socrate and Co" et "l'université qui a tout faux". Que n'ai-je pas voulu entendre ? Eh bien soyons clair : des l'origine du projet "Socrate and Co", M.S. s'y oppose et me conseille de ne pas perdre de temps : les activités du Cabinet de Philosophie sont réelles et importantes. M.S. ne veut rien entendre : pour lui, si je suis venu travailler "avec" lui, c'est que je suis venu travailler "pour" lui. Or si je suis venu travailler avec lui, c'est que je pensais avoir affaire à un philosophe, c'est-à-dire qui, comme Socrate et Platon, prennent acte des moyens d'influence et de déterminisme psychologique par lesquels la cite athénienne gênerait ses dangereuses crises. Les opérateurs de ces influences pernicieuses s'appelaient, pour Socrate et Platon, des sophistes, et les sophistes étaient des spécialistes des médias, des communications. A mes yeux, et aux yeux de millions de citoyens qui expriment leurs sentiments réfléchis dans des opinions sondées, a notre époque, la presse française n'a jamais traverse une crise aussi grave de non-representativite de la cite, contrôlée qu'elle est par de puissants groupes de presse. Cette situation qui est encore celle d'aujourd'hui est non-démocratique et extrêmement dangereuse dans la mesure ou elle interdit au peuple de contrôler un instrument pour opposer aux démagogies et aux manipulations mentales des sophistes un barrage efficace, notamment pour éviter cette fameuse guerre civile qui est prophétise par tant de "voyants" ou de "guerriers". Il était dans mes objectifs et il est toujours dans mes objectifs de mobiliser les moyens qui sont les miens et ceux de mes camarades pour investir les moyens de presse afin d'opposer aux manipulateurs âme les moyens psychologiques de "la Philosophie" pour permettre a chacun de contrôler sa conscience, de telle manière qu'il n'en soit pas victime puisque ses pièges sont nombreux. Compte-tenu de ce que j'avais lu sous la plume de Marc Sautet sur le contrôle des moyens de production et au cœur de ces moyens de production des moyens médiatiques, je pensais bêtement qu'il s'engagerait dans ce travail, seulement anime par la volonté du Bien. Il n'en a rien été. Je ne lui en veux nullement puisqu'il s'agit de sa liberté. Mais ce non-engagement dans ce projet, dans les raisons qui le motivent, permet de mieux comprendre pourquoi M.S. n'a nullement le souci du Bien public, pourquoi il n'est pas un philosophe. Je reprends a mon compte son diagnostic selon lequel nous sommes en situation d'urgence communautaire. Si nous sommes en situation d'urgence, il est indispensable d'agir maintenant et non pas de partir en vacances ou en Mer Égée pour faire du surf. Et comment agir si nous ne maîtrisons pas un support communautaire, un "produit de presse", qui soit le vecteur, cause et reflet, de cette pratique du dialogue socratique ? Mais pour M.S., il existe un temps déterminé, a la manière de l'astrologie : a l'époque de l'urgence, ce n'est pas l'heure ! Ce qui devient totalement honteux, c'est lorsqu'il déclare : "(JCG) a brûlé les étapes, en exploitant sans vergogne mon nom, pour saccager un projet qui a du sens. (...)" Il n'y a pas d'étapes si ce n'est dans le Tour de France. SI M.S. estime qu'il y avait des étapes a respecter, c'est que si ce projet pouvait voir le jour avec son aval, c'est a son rythme. En attendant, mesdames et messieurs, puisez la science infuse dans "Philos", mensuel de 18 pages ! Ensuite j'aurais exploite sans vergogne son nom ce qui est totalement faux : une citation dans l'éditorial du numéro 1 sans doute pas assez flatteuse pour M.S. puisqu'elle le présentait avant tout comme simplement le promoteur des cafés philo...alors qu'il est philosophe avant tout, un article qui prenait sa défense a propos de l'affaire "Marc Sautet et le négationnisme" lance par le quotidien le Monde été 96 et aucune utilisation des premiers cafés philo pour faire la promotion de "Socrate and Co" (puisque ces cafés philo constituent, a ses yeux et aux yeux des membres de l'association "Philos" un réseau, maillage dont ils s'estiment propriétaires). Toutefois l'honnêteté avec laquelle l'existence de ces débats de philo dans les cafés et de cette affaire ont été traites ont suffi pour laisser croire a une journaliste de Télérama que nous étions des admirateurs-disciples de M.S., ce qui est assez cocasse compte-tenu de la situation d'opposition de M.S. a Socrate and Co Je n'ai jamais lie, publiquement ou en prive, l'existence de la société de presse et du magazine "Socrate and Co" a Marc Sautet et a son Cabinet de Philosophie. Une même adresse identique -15 rue de Sévigné- a pu laisser croire a certains qu'il s'agissait d'un magazine inspire et mène en sous-main par Marc Sautet ! "Fin décembre, cette débâcle était récente. " La encore, M.S. parle avec son mépris, originaire et sans connaissance des faits. "Socrate and Co" est un magazine qui a obtenu des résultats exceptionnels de vente (document officiel du réseau de distribution NMPP). Toutefois, pour amortir des coûts initiaux de production élevés, il était nécessaire, ce qui était inscrit dans le prévisionnel, d'obtenir un investissement, institutionnel ou prive, de 1.000.000 FF. J'ai cherche cette somme auprès de diverses banques et personnalités privées. Comme chacun le devine, la réponse fut négative. A la différence de Marc Sautet pour qui les réalités économiques ne sont pas des objets de réflexion fondamentaux pour quelqu'un qui a la volonté de comprendre et de faire comprendre les ressorts de la machine exclusion, j'ai initie ce projet parce que je souhaitais changer la donne sur l'emploi des étudiants de dernier cycle universitaire, dont pour commencer les étudiants en Philosophie. En effet, a une époque ou ceux qui souffrent directement ou indirectement, par "chômage", d'une pénurie financière, savent peut-être mieux que ceux qui chaque jour travaillent, le nez dans le guidon, qu'il n'y a pas d'emploi s'il n'y a pas de créations d'activités, de mise a disposition de moyens de production - ce qui constitue une forme de lapalissade. Socrate and Co a obtenu des résultats de vente exceptionnels, il s'agissait d'une PME, cette forme de société dont les hommes politiques vous parlent si souvent, et cette PME, en réussite sur le plan de sa production, comme tant d'autres en France, a été ignore par les gérants des porte-monnaie bancaires. Pourquoi ? Parce que les banques en France sont devenus des forteresses anti-capitalistiques puisqu'elles refusent la prise de risque, puisque pour elles et chez elles le client est suspect de détournement de fonds c'est la seule entreprise de service ou les clients sont reçus comme des élèves à l'école - parce qu'elles sont des sociétés en pleine prospérité par la grâce des marches financiers, de la Bourse. Mais dans la réalité, les banques ne favorisent pas la création d'emplois dont elles n'ont que faire. Et pourtant dans les publicités qu'elles font réaliser par les menteurs professionnels que sont les publicitaires, ces entreprises ne manquent pas de se donner une image généreuse introuvable dans la réalité. Pour une société de presse qui reçoit très tardivement, deux mois et demi après la mise en kiosque, le paiement de ses ventes, le "fonds propre" apporte par un tel investissement était et est nécessaire. Ces précisions techniques quant a la distribution des journaux en France, sur une société de presse, la plupart des citoyens-consommateurs de journaux les ignorent. La plupart des citoyens ignorent ou veulent ignorer que si les magazines ont des prix accessibles a leur portefeuille, c'est en raison : - de la vente de pages de publicité (finance les coûts du magazine) -de la volonté d'un groupe de pression de les influencer dans telle ou telle direction pour tel résultat, - de l'édition d'un ou de magazines par un groupe de presse, société financière très puissante, qui peut se permettre des pertes financières, de manière momentanée ou durable. En somme, en France, la presse est de moins en moins démocratique origine de publication d'un titre- et peu s'en inquiètent. Pour le lancement du magazine, M.S., sollicité, comme tant d'autres, rejeta son aide et intérêt pour le développement de ce titre. "Il y a Philos -18 pages et un contenu a chercher avec un microscope- il n'y a pas besoin de concurrent. Pour M.S., Socrate and Co et Philos étaient des concurrents et il était bon que l'un disparaisse. Nous sommes a époque du capitalisme concurrentiel, n'est-ce pas. Comment "Socrate and Co" aurait-il pu servir d'argument sur le plateau de télévision puisque M.S. a sans doute demande a Bernard Pivot de ne pas présenter le numéro de Socrate and Co alors en kiosque, consacre aux femmes ! A l'inverse de notre comportement a son égard, M.S. a donc été un concurrent déclare de "Socrate and Co" et a tout fait pour que l'on n'en parle pas. Jean-François, je ne simulerais pas des "très affectueusement". Ma sympathie a ton égard ne tient pas a la nature de ta personne l'en soi Jean-François- mais pour tes œuvres. Comment en effet sortir du cercle verbal de la sophistique si ce n'est en prenant en considération avant tout les œuvres ? De ce point de vue la, je m'étonne que tu aies pu écrire a M.S. pour si peu, cette émission de Pivot. En effet, il me semble clair, avec le recul indispensable a l'intelligence philosophique, que cette génération des cinquantenaires est une génération d'égocentristes en échec. Ces "philosophes" proviennent de cette masse de soixante-huitards qui, a mes yeux, furent des hommes infantiles : ils n'ont jamais investi les lieux de pouvoir par lesquels une civilisation s'influence tout simplement parce que leurs petites vies privées ont pris le pas sur le possible engagement public qui réclame une constance que Platon conçoit a travers ses figures des gardiens et des philosophes-rois. Regardons-les, entendons-les, bien ces hommes qui sont sur le plateau de Bernard Pivot : ils ne vont pas parler une seule fois du monde qui les environne, de l'Histoire qui est en marche, des drames réels qui frappent des hommes...parce qu'ils sont content d'eux-mêmes. Moi, quand je regarde le monde auquel ils ont donne leur collaboration, j'ai honte. J'appelle notre génération a ne plus subir l'influence aujourd'hui résumée dans les moyens du charme de cette génération qui, il faut regarder les choses en face, n'a rien fait, y compris dans le domaine de "la Philosophie" (si jamais on ne compte pas ses livres faciles de commentaires ou d'éthique qu'ils nous ont vendus a gogos). Pour conclure, je demande que les lecteurs, amateurs de Philosophie, exercent leur attention sur les écrits de Marc Sautet. Procurez-vous "Un café pour Socrate" et gardez en mémoire ce qu'il déclare dans cette lettre publie par l'Incendiaire : "je n'ai pas a rompre avec les chiens de garde. Il faudrait pour cela qu'une force révolutionnaire existe, dont l'élan soit compromis par les clercs. " Cette phrase est très curieuse parce qu'elle comprend un aveu : il n'a pas a rompre avec les chiens de garde, ce qui signifie qu'il a un lien avec ces chiens de garde ! Or tous ceux qui l'ont approche en prive peuvent attester de son mépris déclare pour ces chiens de garde en question. Jean-François, il faut se poser la question si tout cela n'est pas comédie. Car durant les deux années ou j'ai travaille a ses cotes, j'ai observe que Marc Sautet, en présence de chiens de garde, était extrêmement détendu, affable, intéresse, courtois, en un mot amical, manifestant dans tout son comportement qu'ils appartenaient bien a la même corporation ! Et pourquoi ne rompt-il pas avec ? parce que a ses yeux il faudrait qu'une force révolutionnaire existe, or elle n'existe pas, toujours a ses yeux. Il ne va pas rompre clairement et distinctement, avec toutes les conséquences que cela entraînerait pour lui seul contre tous- alors que cette position est extrêmement rémunératrice. Par contre, s'il existait une force révolutionnaire, il serait bon sans doute de s'y placer, pour les places futures qu'elle autoriserait. Qu'est-ce qu'une "force révolutionnaire" dans son langage ? Nous ne le saurons pas. En tout cas, il nous donne une idée de ce que peut être une force révolutionnaire puisque "le Capital" en donne une, "qui bouleverse les rapports sociaux dans les pays riches et a l'échelle planétaire". Pour ceux qui pensaient que Marc Sautet était encore un troskiste-communiste, ils en sont pour leur frais puisqu'il considère le capital comme une force révolutionnaire ! et pour indiquer cette force il affirme que cette force bouleverse les rapports sociaux. Or le Capital n'est pas une force révolutionnaire mais le moyen de reproduction des rapports sociaux moyenâgeux. Ainsi sur l'ensemble de la planète l'aristocratie occidentale a réussi le tour de force de maintenir ses privilèges par un contrôle social extrêmement savant et ce par la possession du capital. La encore c'est se payer de mots et d'images d'Épinal que de supposer une mondialisation "bouleversante". Les modifications qu'elle apporte tiennent précisément dans le développement d'une pauvreté substantielle des classes ouvrières et moyennes qui sont sans défense psychologique et en moyens techniques adéquats contre le raz de marée irrationnelle qu'est le krach boursier. Je peux attester que, en prive, Marc Sautet met dans un même sac "les clercs" ou "experts". Mais il ne veut le faire publiquement parce qu'il tient a leur sympathie. L'opinion favorable de Marion a son égard lui est plus importante que le dialogue avec une personne qui, par exemple, n'est pas d'accord sur le fonds des problèmes. Et relisant cette courte lettre qu'il t'a envoyé, je me demande encore comment nous pouvons tolérer que des personnes comme Marc Sautet dont l'image sociale est si bonne, nous pouvons tolérer cette pauvreté de réflexions et d'idées puisqu'il est le spécialiste, comme beaucoup de ces clercs nietzschéens, des formules rapides, voire courtes, voire étroites, des sentences, des aphorismes. Il a du prendre 15 minutes pour t'écrire avant de plonger dans la "folie de septembre a novembre". Si j'ai décidé de cesser toute activité auprès de Marc Sautet, c'est que j'ai compris, par l'observation et l'analyse de tous les faits que je viens d'indiquer, que ma personne, et celles de tous ces citoyens anonymes qu'il croise, que nos existences, n'ont aucune importance a ses yeux. Une fois de plus, il me semble indispensable de bien comprendre ces trente dernières années qui furent les années de jeunesse de ces cinquantenaire, de les écouter dans leur idées, principes, textes de jeunesse, et d'étudier leur parcours, leurs actes et œuvres. Les connaissances et récits biographiques sont toujours aussi nécessaires !
Jean-Christophe Grellety
* Un café pour Socrate, livre de poésie. En effet, ce livre est un livre esthétique : il nous présente le drame de l'exclusion sous les images d'un drame a la hauteur d'une civilisation, bis repetita. La modulation des phrases sait jouer des accents tragiques... Cet art du récit s'appelle chez Platon poésie et représente le pire danger pour la santé de la cite c'est la raison pour laquelle Platon préconise leur expulsion.

 

 

 

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