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Existe-t-il des différences entre l'Homme et la Femme ?

par Alain Sévère

 

Paru dans l'Incendiaire 2ème génération n°3, décembre 1997
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Résumé

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Sommaire rapide

Suite au débat et aux articles parus dans le N°7 de l'incendiaire, j'aimerai apporter quelques précisions :

L'appartenance à un sexe ou à un autre est définie lors de l'échographie ou à la naissance à partir de la configuration de la zone uro-génitale. Dans la plupart des cas ce critère fonctionne correctement et il y a correspondance entre le sexe phénotypique et le sexe génétique (chromosomes sexuels XY ou XX).

Cependant cette distinction entre masculin ou féminin se réalise plutôt tardivement au cours du développement : entre 8 et 16 semaines et elle est encore incomplète à la naissance et ne sera totale qu'à la puberté c'est à dire après l'essentiel de l'éducation.

Sur le plan biologique, il semblerait que la différenciation du testicule implique l'expression du gène TDF présent, le plus souvent sur la partie propre du chromosome Y et absent du chromosome X. En effet la présence du seul chromosome X (génotype XO, syndrome de Turner aboutit à la différenciation d'un tractus génital femelle comme dans le cas des individus XX, XXX, XXXX). Les sujets XY, XXY et XXXY étant masculins.

Cependant dans de rares cas (1/10 000 environ), on observe des anomalies de détermination du sexe avec des "mâles" présentant un tissu testiculaire parfois mêlé de tissu ovarien, des organes génitaux externes de type mâle éventuellement réduits et un comportement sexuel ambigu associé à un génotype XX

Ceci s'explique par le fait qu'une partie des chromosomes X et Y se comportent comme des chromosomes non sexuels et sont susceptibles, lors de la méiose, de subir un crossing-over.

Les schémas ci-contre montrent bien que les bases anatomiques sont les mêmes et que l'appartenance à un sexe ou à l'autre se joue sur quelques bricolages. Comme le gène responsable de la masculinisation d'un équipement de l'espèce par nature femelle n'a toujours pas été, il n'est pas impossible qu'il n'existe pas plus de gène du sexe que de gène de l'intelligence.

A fortiori, on ne peut avancer qu'il faille quelque chose de plus pour être un Homme. Ou que le sexe masculin présente une structure supplémentaire.

 

Pour en venir à des aspects plus philosophiques. On peut alors se demander si l'existence de sexes est une nécessité biologique. De nombreuses espèces se reproduisent par parthénogenèse, ce sont alors les femelles qui permettent la survie de l'espèce, les mâles ne sont produits que lorsque certaines conditions sont réunies (en général des conditions défavorables). Le seul intérêt de la reproduction sexuée par rapport à la multiplication végétative est de pouvoir assurer un brassage de l'information génétique et donc de faire intervenir la diversité.

C'est peut-être là qu'il faut chercher la nuance entre l'Homme et la Femme. Ils ne sont pas différents, ils sont divers. La notion de différence implique supériorité et infériorité. La diversité permet un enrichissement des différentes parties.

Si la distinction homme femme a été et est encore entretenue n'est-ce pas dans le but de conserver cette hiérarchie ? Puisque sur le plan biologique rien ne justifie de rendre l'un ou l'autre des deux sexes supérieurs ou inférieurs, la mise en avant des différences morphologiques dès la naissance permet de donner un type d'éducation qui conforte les différences sociales.

Le troisième sexe qui existe par exemple en Polynésie, est le résultat d'une éducation de type féminin à un enfant sexuellement masculin ou inversement. L'individu acquiert alors les caractéristiques dont a besoin la société ou la famille.

Si les alliances homosexuelles sont si souvent mises à l'index c'est parce qu'elles démolissent un symbole fort de la société qui est le couple. D'autres sociétés animales sont régies par des principes différents : outre la parthénogenèse citée plus haut, les meutes, les harems sont basés sur des relations mâles-femelles qui ne sont pas duelles. Que les associations homosexuelles soient sur le plan reproductif efficaces ou non est un autre problème. Deux pour cent des œufs humains obtenus par FIV sont diploïdes sans présenter de signes de fécondation. Ce qui prouve que la parthénogenèse est également possible dans notre espèce et que la présence des deux sexes n'est pas une condition nécessaire à la survie de l'espèce. Simplement c'est actuellement le procédé le plus efficace.

Ce qui est également efficace pour le pouvoir c'est d'affecter à chaque individu un statut bien établi. Il suffit de voir la difficulté que les femmes ont éprouvé pour avoir le droit de vote et le droit au travail pour comprendre que dans des sociétés dirigées par les hommes l'octroi de fonctions réservées à statut masculin est une perte de pouvoir. Même si la représentativité dans les instances dirigeantes n'est pas encore parvenue à l'égalité des deux sexes. Les hommes ont du leur octroyer quelques strapontins au gouvernement qui sont devenus de vrais fauteuils. Le risque est grand pour les mâles car comme nous l'avons vu précédemment si le chromosome X peut assurer une reproduction parthénogénétique, il n'en va pas de même pour le chromosome Y.

Et-si les femmes décidaient de se passer des hommes ? M

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