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Y'a-t-il une biochimie du bonheur ?

par Céline Oesteicheir

 

Paru dans l'Incendiaire n°7, septembre 1997
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Résumé

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Sommaire rapide

 

Aujourd'hui, le bonheur semble inaccessible à l'esprit humain ou du moins réservé à une certaine élite, se revendiquant de l'avoir méritée. Aujourd'hui le corps n'est plus seulement accepté en tant que tel mais en quelque sorte déifié sous de belles machines bien huilées (les mannequins par exemple). Il n'est pas surprenant que l'on puisse penser que le bonheur se recherche uniquement dans le corps et que l'on puisse se demander s'il pourrait être procuré sur ordonnance.

 Ainsi la philosophie, qui autrefois ignorait et méprisait le corps, se voit à son tour ignorée et méprisée par lui.

Y aurait-il alors quelques prédispositions naturelles ou physiologiques au bonheur, pouvant être développées par quelques molécules.

La réponse est non! Précisément nous n'en savons rien pour l'instant. Scientifiquement, aucune corrélation n'a été prouvée entre une "nature" plus ou moins triste et ses déterminations biologiques. Il semble en fait difficile d'isoler ces deux éléments d'un être bien plus complexe, pour observer s'il y a relation de cause à effet entre eux.

Mais alors, quel usage de tels scientifiques font de cette biochimie?

Si la douleur peut déposséder un être de lui même, la prise de psychotropes, diminuant cette douleur, serait un des éléments moteur permettant d'engager une communication. La place du médicament serait donc ici, tout simplement, de réduire la souffrance, en tant qu'elle peut nuire à un certain degré d’intensité  et de longévité dans le processus de la pensée. Nous sommes donc ici loin de penser qu'il faudrait souffrir physiquement pour avoir l'esprit heureux; loin de Max Sheller qui "peut joyeusement endurer une douleur". L'action chimique sur le corps pouvant être utilisée dans certains cas pathologiques est donc considérée comme une phase préalable à un travail psychothérapeutique. Elle ne serait nécessaire que pour rétablir la place de l'esprit noyé dans une souffrance physique. Cette place étant rétablie, aucune biochimie ne saurait l'exploiter, ne saurait donc diminuer la souffrance psychique. Elle ne pourrait par conséquent encore moins créer du bonheur, même s'il n'était que corporel. Le psychotrope prescrirait un mieux être corporel non un plaisir ni un bonheur qui semble d'ailleurs de nature différente. En effet, le public présent à cette soirée semble opérer une distinction entre plaisir et bonheur. Le premier étant la satisfaction sensible et instantanée de nos désirs, le second, s'inscrivant putôt dans une continuité voir une ‚ternit‚ se distinguant ainsi d'une collection d'instants de plaisir.

Au bout d'une heure et demie, nous venons enfin au bonheur proprement dit. Il ne serait pas un appel à l'extérieur mais une recherche intérieure, que pourtant personne ne réussit à préciser ou à extérioriser.

Serait-il aussi solitaire qu'intérieur? Nous voyons alors se profuser un certain discours idéaliste duquel se retire nos spécialistes. Mettant le corps au même niveau d'extériorité que le sont les médicaments, il se trouve être totalement rejet‚ de la quête du bonheur. Après nous avoir montré qu'il avait le pouvoir de mettre à l'écart la pensée, nous voyons maintenant éclore la primauté de l'esprit sur le corps, ne serait ce pas autant pathologique? La réponse n'a pas été traitée. Nous ne parleront plus alors, si nous l'avions déjà fait de la possibilité d'un bonheur corporel mais de bonheur, dans le sens où l'esprit serait sa seule et unique source. Venant d'observer toute la souffrance que le corps pouvait revêtir, nous ne rechercheront même pas à poser la possibilité de son rôle positif, comme étranger dont on a peur.

Alors que l'efficacité de nos spécialistes pour nous éclaircir le mieux être nous avait été d'un secours, parlant du bonheur ils ne semblent plus en mesure de nous apporter quelques précisions. Nous apprécions ici que la science se limite à son domaine de connaissance, mais peut être, est-il aussi regrettable que derrière les spécialistes, les hommes n'aient pas voulu se prononcer. Nous avions en quelque sorte été assistés durant toute la première partie mais au moment où nous aurions pu nous manifester pendant leur retrait, nous nous trouvions démunis soit par le contenu ou alors par la forme du débat. De plus, si nous suivons l'idée d'un bonheur intérieur, ce débat ne serait-il pas inexprimable?

Peut être est-il temps de s'interroger sur ce que doit être une réflexion réellement collective, du moins sur la mise en place de certaines conditions pouvant la privilégier. M

 

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