Le bonheur est-il amoral ?
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Paru dans l'Incendiaire 2ème
génération n°3, décembre
1997
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Le bonheur est-il amoral ? Envoyé spécial de L'Incendiaire, je me trouvais ce mercredi soir dédié au bonheur, au musée Sainte-Croix. Le sujet proposé était, "le bonheur est-il amoral ?". La soirée s'annonçait bien, les intervenants étaient sympathiques et ne ressemblaient pas au vieux prof Théologico-ontologico-métaphysiciens (si vous voyez ce que je veux dire...) qu'on trouve dans les facs. La foule s'amassait petit à petit et, le quart d'heure poitevin passé, au moins quatre-vingt personnes étaient présentes, dont une bonne partie de jeunes érudits, crayons et bloc-notes à la main. Quand l'heure (poitevine...) sonna, les intervenants se présentèrent et l'un d'eux proposa une brève introduction pour "amorcer la discussion et reformuler la question un peu provocatrice". Il laissa donc ensuite la soin à l'assistance de poser des question. Cette soirée qui s'annonçait si bien m'a pourtant laissé sur ma faim. En effet, quand on a goûté au "jeu" des cafés-philo, le "jeu" des questions-réponses est un peu rébarbatif. D'abord parce que dans une assistance de quatre-vingt personnes, les rares questions posées le sont par des gens (à part quelque rares exceptions qu'il faut tout de même noté) qui aiment s'écouter parler et se "faire mousser" avec de longues questions soporifiques, sans fin, et sans fond tant et si bien que même les intervenants sont obligé de lancer des "si je comprend bien...", "votre question c'est..." et doivent le plus souvent reformuler la question pour y répondre. Or, lors des débats dans les cafés-philo, ces "somnifères" sont écartés très vite, non pas violemment, mais tout simplement parce qu'ils ne trouvent pas d'auditoire prêt à les écouter, mais une salle réceptive qui dialogue, et comme ils ne supportent pas le dialogue, ils n’y reviennent pas. Ils ne reviennent plus d’ailleurs. Pourtant, il y eu des questions intelligibles et du coup intelligentes qui furent posées et qui trouvèrent ainsi des réponses toutes aussi intéressantes. On était loin des cours rébarbatifs de la fac (ils ne le sont pas tous mais presque) où des conférences dans lesquelles Dieu parle et ses fidèles écoutent. Lorsque les questions le permettaient, les réponses étaient intéressantes et totalement compréhensibles ce qui n'est pas toujours le cas, surtout dans les conférences "pour tous public", et les intervenants étaient sympathiques et agréables à écouter (et à regarder ce qui est aussi important). Malgré cela, et je ne suis pas objectif, on ne retrouve pas dans le mouvement questions-réponses les mêmes intérêts qu'aux débats des cafés-philo. En effet dans ce dernier, les gens se répondent entre eux si biens qu'on va plus loin dans la résolution des problèmes. La plupart du temps c'est un véritable enchaînement que l'on trouve dans les discutions, des réponses faisant surgir d'autre questions. Au musée Sainte-Croix, les différentes questions n'avaient souvent pas de liens autre que "le bonheur". C'est vrai que les spécialistes sont plus compétents pour répondre avec l'aide des philosophes, à des questions le plus souvent technique, mais dans les débats philo, on se moque un peu des philosophes et de la technique, le but est de réfléchir ensemble, et même si on ne cite pas les philosophes, à la fin, on a appris quelque chose.M Si cet article vous
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