La religion nous a-t-elle
confisqué le bonheur ?
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Paru dans l'Incendiaire 2ème
génération n°3, décembre
1997
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Au théâtre, dans le cadre de la deuxième nuit philosophique, il y avait, je cite "de la provocation" : la religion nous a-t-elle confisqué le bonheur? Deux mouvements dans l'histoire de la philosophie ont été dégagés explicitement : une philosophie laïque portée sur le bonheur durant l'antiquité et une philosophie chrétienne, scolastique. Le dialogue socratique est opposé au discours que l'on trouve à l'université, la philosophie chrétienne aboutissant à un discours scolastique. La question du bonheur a été dirigée vers celle du salut de l'homme, un bonheur lié à l'attente d'une autre vie. Le petit exposé des professeurs de philosophie présents concluait à la nouveauté d'une réflexion sur le bonheur et à un appel à la philosophie comme mode de vie. Les quatre mousquetaires étaient fin près à répondre aux questions bien qu'ils ne soient pas spécialistes et s'en vantent en plus, non mais... La première réaction du public fut de savoir s'il fallait avoir un titre spécial pour parler de bonheur. Et nous voilà partis dans des considérations terre à terre ... Il se dégageait de tout cela une bonne humeur bien joueuse, ha! ha! Tout est un problème de définition, bien sûr, c'est évident, à bas la pédanterie. Un monsieur situé à côté de moi a ensuite voulu mettre les points sur les "i" : la question du bonheur n'est pas celle de l'autonomie, le grand concept de liberté est lâché tel l'envol d'un ballon gonflable admiré par les enfants. Dans la philosophie chrétienne, la démarche est celle d'un bonheur minimal avec des différences de degrés entre la béatitude et le bonheur. Mais évitons les dérives grâce aux précisions du professeur. La philosophie est devenue un discours mais aujourd'hui, il faudrait établir un discours et une recherche sur le bonheur. Il y a une récente demande adressée à la philosophie qui est peut être expliquée par un nouveau rapport au domaine religieux (la morale) ou politique (l'idéologique) mais prudence! Une illusion se situe au niveau des cafés philo où les questions ne sont pas forcément philosophiques. “Le pari est de conjuguer une vie philosophique avec ses exigences”, dit le professionnel. Un pour tous et tous pour un, un autre a poursuivi. Il explique les causes d'une philosophie populaire, celle où tout le monde peut espérer caresser l'idée de réfléchir sur le bonheur. Ainsi, l'épine vient de l'abandon de la morale et de l'idéologie ( redite pour ceux qui ont du mal à suivre, les élèves au fond de la classe reçoivent mal les informations du professeur, c'est bien connu!). Et puis, bien entendu, la philosophie ne donne pas de réponse, par exemple, le bonheur n'a pas un contenu empirique... Tiens donc? Aurait-on affaire avec des idéalistes, ou pire encore! Voilà qui peut tout éclaircir : le problème du bonheur est d'être en attente. Le bonheur est-il subjectif ou interactif ? A qui de le penser ? On se passa la main : ce fut très instructif. Pour ceux qui ont eu la chance de voir ensuite les spécialistes, c'était vraiment excitant! Quelle soirée ! Je n'en reviens toujours pas : Une première salle au premier étage de la mairie accueillait de grands causeurs et plus amusant, une autre salle à côté transmettait en direct, en live, le colloque. Pendant toutes les interventions, le bonheur a été remué dans tous les sens, il a fini dans tous ses états avec multiples applaudissements. Il était fier ce soir-là notre ami le bonheur, c'était la vedette, enfin je crois... M Si cet article vous
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