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Un club-philo au collège de Latillé

par Jean-François Chazerans

 

Paru dans l'Incendiaire n°4, janvier 1998
3 pages



Résumé

pas disponible

 

Sommaire rapide

Depuis la fin septembre il y a un club philo au collège de Latillé et regroupe entre 5 et 15 élèves. Il ne s'agit pas d'un cours de philo mais bien d'une activité supplémentaire de débat philosophique. Ele est basée sur le volontariat des élèves. Viennent ceux qui veulent, quand ils veulent. Ils peuvent même venir en milieu de séance mais ce n'est pas conseillé. Certains aussi sont des habitués, d'autres viennent de temps en temps, d'autres encore ne sont venus qu'une seule fois. Ces débats philosophiques sont réservés, aux élèves de quatrième et de troisième.
Ils ont été lancés à la suite d'un concours de circonstances. J'étais à Latillé l'année dernière et j'occupais la fonction de " Principal Adjoint " lorsque les étudiants en philo qui suivent les débats philosophiques des cafés de Poitiers ont monté leur association " Philosophie par Tous ". J'ai parlé à M. Fleurisson, le Principal du collège, de leur souhait de promouvoir la philosophie en particulier dans les établissements scolaires où elle n'était pas enseignée et, comme c'était le moment des demandes pour les ateliers de pratique artistique, il m'a proposé de commencer par Latillé et nous avons lancé un club philo en collaboration avec Mme Ballaguy un professeur de Lettres du collège. Nous avons fait le projet et il a été accepté par la Mission Académique d'Action Culturelle.
Faire de la philosophie au collège, qui plus est à l'oral, est une réelle nouveauté. Une telle activité n'existe que dans un autre collège, peut-être deux en France. Nous n'avons pour l'instant pas d'information sur la façon d'opérer des autres et on peut dire que ce que nous faisons est " expérimental ". Il était pour nous impensable de faire un cours comme nous pouvions en faire en terminale car les méthodes traditionnelles de transmission de la philosophie semblent mal adaptées à la philosophie même puisqu'elle exige de penser par soi-même. Le professeur ne peut pas penser à la place de l'élève. Comment faire alors pour que l'élève pense par lui-même compte-tenu du fait que tout ce qu'il appelle " pensée " n'en est peut-être pas ? Il y a peut-être d'autres voies que le cours à explorer pour arriver à ce résultat et je pense que le débat philosophique de café en est une. Surtout que nous avons affaire à des collégiens qui sont considérés comme trop jeunes pour avoir accès à la philosophie. Le problème n'est pas tant de faire de la philosophie mais de commencer à en faire, d'avoir envie de réfléchir par soi-même, de se poser des questions, c'est-à-dire de ne pas prendre tout comme ça vient, de vouloir se changer et changer les choses, bref de passer de l'état d'hétéronomie à celui d'autonomie. Pour y arriver il y a peut-être le débat philosophique dont les règles sont simples mais sont souvent difficiles à appliquer. Il suffit d'écouter celui qui parle et de chercher à lui répondre. Il s'agit d'argumenter et c'est comme cela qu'on commence à philosopher.
Nous avons donc décidé de nous servir des éléments qui ont été définis lors des débats philosophiques de café de Poitiers et de Saint-Maixent que nous animons par ailleurs, mais nous avons vite touché certaines limites. Nous n'avons pas pu, comme dans les cafés-philo, choisir le sujet au début de chaque séance parmi les sujets proposés par les participants. Nous avons donc défini une liste de sujets à traiter afin que les participants puissent y réfléchir avant. Nous n'avons pas pu obtenir de leur part des sujets " philosophiques ", du type des sujets du bac sous forme de questions et nous avons commencé par partir de grands thèmes, le racisme, l'avortement etc. puis de l'actualité, le procès Papon, la violence en Algérie. Mais il aurait fallu que les élèves soient vraiment au courant de l'actualité et aient quelques idées précises sur les événements. Nous avons décidé alors de partir d'un dicton ou d'une citation pris sur une liste que nous avons élaborée tous ensemble. La semaine dernière nous avons traité " L'argent fait-il le bonheur ? ", la semaine prochaine nous traiterons " Est-il vrai qu'il n'y a pas d'amour heureux ? Cela permet aux élèves qui le souhaitent de chercher les sujets, de les remarquer lors de leurs lectures ou des circonstances de leurs activités et de nous les proposer régulièrement. Cela leur permet aussi de pouvoir réfléchir avant sur eux. Nous en sommes là. Ces sujets sont assez ouverts pour que chacun ait quelque chose à dire et à partager avec les autres et c'est très profitable à la fluidité du débat philosophique. Pari tenu donc. Si les élèves ne s'en désintéressent pas, et on fera pour pour que ça n'arrive pas, le club philo pourrait leur permettre de ... philosopher.

 

 

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