Les loups
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Paru dans l'Incendiaire
n°4,
janvier
1997
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Ceux qui ont l'habitude de lire mes articles dans l'Incendiaire pourront être surpris à la lecture de ce texte ; pourtant, je m'en fous. Et oui, pour une fois, j'ai décidé de laisser de côté mon vocabulaire de psy pour parler avec les mots du cur et tant pis si certains sont choqués. Il faudrait cesser de ménager les âmes imbéciles prisonnières des conventions et des habitudes pour les remettre en phases avec cette société de la chienlit qui nous entoure. Vous êtes des loups... Pour ne pas vous suicider à force
de ne plus pouvoir vous sentir, vous êtes des loups... J'aime vos sourires découvrant vos dents blanches de carnassiers, j'aime vos artifices de séduction dévoilant vos curs de pierre et vos âmes intéressées. J'aime aussi vos femmes, comme des objets que l'on pose un jour et dont on se souvient quelquefois. J'aime tout particulièrement vos portefeuilles bien garnis et recouvert de l'interdiction suprême. Vous reparlez de la Foi comme d'un remède miracle à une
maladie ignorée. Vous voulez la loi, l'ordre et l'obéissance, vous avez déjà
trouvé votre Führer, celui qui vous fait croire que vous êtes
populaires, que vous êtes ses enfants alors qu'il vous sodomise
sans que même vous le sentiez. Il faudrait dépoussiérer la vieille université pour
que vos enfants deviennent enfin des citoyens et plus les acteurs d'une
mauvaise série B comme leurs parents. Vos jours sont les nuits
de la civilisation ; votre futur est derrière vous et il le restera.
Dans vos curs, il y a des ronces qui se nourrissent du pétrole et de la mort des faibles. Les loups, ça hurle à la lune, c'est pas comme vous qui hurlez à la mort. Non, vous n'êtes même pas dignes d'être des loups, ceux-là savent encore ce qu'est la vie, vous êtes des vautours ou des hyènes qui se repaissent des cadavres de la société. A force d'être prisonniers du capital, vous avez oublié que la vie avait un prix, vous avez oublié ce que c'est d'être vivant. Il faut abolir l'argent et supprimer le patronat pour que vous remettiez les pieds sur votre planète. Il faut faire défiler la bourgeoisie dans les rues de la dérision, pour qu'enfin renaisse l'Espoir des restes de l'oppression. L'État a les mains de la mort qu'il trempe tous les jours dans
le sang de la misère. Les riches sont des vampires qui n'ont pas
peur de la croix, celle qu'ils mettent sur ceux qui ne pensent pas comme
eux. Dieu est un sparadrap que l'on fixe sur la bouche des justes. Les
flics ont déjà crucifié Jésus Chose une fois,
sur les ordres de ces beaux messieurs drapés d'or et de soie, drapés
d'ordre et de foi. Les exclus sont les nouveaux prophètes d'une
décadence annoncée. Supporterez-vous encore longtemps les sportifs VRP de la pharmacologie
moderne dopés à coup de beaufs et de vie facile ? Voterez-vous
toujours pour les politiques à bonnets d'âne qui transforment
chaque ville en cirque romain ? Vous êtes des loups et je suis un petit serpent insidieux qui
vient s'infiltrer dans votre conscience pour mieux parvenir à vous
pervertir. Éric Geysen-Lachérade
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