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Les loups

par Eric Geysen-Lachérade

 

Paru dans l'Incendiaire n°4, janvier 1997
2 pages



Résumé

pas disponible

 

Sommaire rapide

Ceux qui ont l'habitude de lire mes articles dans l'Incendiaire pourront être surpris à la lecture de ce texte ; pourtant, je m'en fous. Et oui, pour une fois, j'ai décidé de laisser de côté mon vocabulaire de psy pour parler avec les mots du cœur et tant pis si certains sont choqués. Il faudrait cesser de ménager les âmes imbéciles prisonnières des conventions et des habitudes pour les remettre en phases avec cette société de la chienlit qui nous entoure.

Vous êtes des loups... Pour ne pas vous suicider à force de ne plus pouvoir vous sentir, vous êtes des loups...
Pour ne pas risquer de manquer de fric et d'être moins que votre voisin, vous êtes des loups...
De crainte d'être des hommes, de crainte de devoir aimer, vous êtes des loups...

J'aime vos sourires découvrant vos dents blanches de carnassiers, j'aime vos artifices de séduction dévoilant vos cœurs de pierre et vos âmes intéressées. J'aime aussi vos femmes, comme des objets que l'on pose un jour et dont on se souvient quelquefois. J'aime tout particulièrement vos portefeuilles bien garnis et recouvert de l'interdiction suprême.

Vous reparlez de la Foi comme d'un remède miracle à une maladie ignorée.
Mais savez-vous, comme aurait dit mon pote Lacan, ça guérit de tout sauf de la connerie. Vous réinventez Dieu pour qu'il pardonne vos horreurs. Mais si Dieu existait, ça se saurait, et alors nous pourrions le tuer pour enfin vous guérir.
Il faut donner des masques aux vieilles bigotes et les mettre sur le trottoir
pour qu'enfin elles connaissent la jouissance comme sainte Thérèse.

Vous voulez la loi, l'ordre et l'obéissance, vous avez déjà trouvé votre Führer, celui qui vous fait croire que vous êtes populaires, que vous êtes ses enfants alors qu'il vous sodomise sans que même vous le sentiez.
Vous nous parlez du futur en vous tournant vers le passé. Vous jugez Papon alors que vous devriez vous juger vous-même. Papon n'est qu'une crevure que la société a utilisée et qu'elle a jetée, comme un vieux kleenex plein de morve.

Il faudrait dépoussiérer la vieille université pour que vos enfants deviennent enfin des citoyens et plus les acteurs d'une mauvaise série B comme leurs parents. Vos jours sont les nuits de la civilisation ; votre futur est derrière vous et il le restera.
Vous êtes des analphabètes du sentiment, des scorpions à qui on a arraché le cœur pour le remplacer par un processeur Pentium gavé à la mandragore. Vos yeux reflètent la mante religieuse qui vous habite et vous dévore. Vous avez codifié l'Amour avec les articles de votre bonne conscience lavée au préalable avec du "bon dieu ", toujours le même, celui que les snipers ont raté à Sarajevo lors de votre putain de purification sociale.

Dans vos cœurs, il y a des ronces qui se nourrissent du pétrole et de la mort des faibles. Les loups, ça hurle à la lune, c'est pas comme vous qui hurlez à la mort. Non, vous n'êtes même pas dignes d'être des loups, ceux-là savent encore ce qu'est la vie, vous êtes des vautours ou des hyènes qui se repaissent des cadavres de la société. A force d'être prisonniers du capital, vous avez oublié que la vie avait un prix, vous avez oublié ce que c'est d'être vivant. Il faut abolir l'argent et supprimer le patronat pour que vous remettiez les pieds sur votre planète. Il faut faire défiler la bourgeoisie dans les rues de la dérision, pour qu'enfin renaisse l'Espoir des restes de l'oppression.

L'État a les mains de la mort qu'il trempe tous les jours dans le sang de la misère. Les riches sont des vampires qui n'ont pas peur de la croix, celle qu'ils mettent sur ceux qui ne pensent pas comme eux. Dieu est un sparadrap que l'on fixe sur la bouche des justes. Les flics ont déjà crucifié Jésus Chose une fois, sur les ordres de ces beaux messieurs drapés d'or et de soie, drapés d'ordre et de foi. Les exclus sont les nouveaux prophètes d'une décadence annoncée.
C'est avec eux qu'il faut parler de la vie, ce sont eux les dépositaires de notre savoir affectif. Pouvez-vous encore les regarder ceux qui tendent la main pour ne pas se laisser aller vers nulle part ?

Supporterez-vous encore longtemps les sportifs VRP de la pharmacologie moderne dopés à coup de beaufs et de vie facile ? Voterez-vous toujours pour les politiques à bonnets d'âne qui transforment chaque ville en cirque romain ?
SOYEZ PHILOSOPHES, ABSTENEZ-VOUS !
Il faut jeter la politique à la poubelle et enfin devenir responsable.
Relisons donc Marx, Engels, Bakounine et même Proudhon.
Ouvrons les yeux sur la nuit sociale qui nous entoure et cessons de communiquer pour ne pas devenir sourds. Écoutons les mots tranquilles de ceux qui ont quelque chose à dire. Il n'y a pas de professionnels, il n'y a que des imbéciles.
Vous ne savez rien. La vie est faite pour apprendre, apprendre à mourir pour mieux savoir profiter de ce qui nous est offert.

Vous êtes des loups et je suis un petit serpent insidieux qui vient s'infiltrer dans votre conscience pour mieux parvenir à vous pervertir.
Il n'est pas besoin d'avoir recours aux armes, les mots sont un venin assez puissant, assez noir pour semer la terreur dans les esprits gelés par la médiatisation toujours croissante de la connerie. Les médias sont l'anus de la société et vous en êtes les déjections.
Nous devons ensembles apprendre à relativiser notre pensée ; la relativité, c'est notre durée...
Nous devons lucidement considérer notre monde et réapprendre l'Être pour ne plus sombrer dans le néant.
Je suis un serpent mais je voudrais être une guêpe pour mieux pouvoir vous piquer pour vous rappeler que "la lucidité se tient dans mon froc ".

Éric Geysen-Lachérade

 

 

 

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