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De l'originalité de l'homme à être servile

par Agnès

 

Paru dans l'Incendiaire n°4, janvier 1998
2 pages



Résumé

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Sommaire rapide

Multiples réflexions ont cherché à distinguer l'homme de l'animal. Aristote a mis le logos (raison, langage) en avant tout autant que le système politique pour déterminer cette différence: "l'homme est un animal politique".
Quoi comprendre? L'homme comme l'animal exprime des émotions ou des sensations comme la peur, la faim. Cependant, l'homme peut s'attacher à des considérations plus abstraites comme la différence entre le bien et le mal, le juste et l'injuste. De plus l'homme vit en société et il se sert de sa capacité à raisonner pour vivre mieux dans le respect des lois.
Descartes a fait de l'animal une machine, un mécanisme. Il va même plus loin en séparant le corps humain, machine défaillante, de l'âme qui donne vie à la moindre partie du corps. On reconnaît un homme aussi bien à son bras, qu'à son visage car l'âme est en eux reconnaissable.
J'aimerai essayer de comprendre cette différence entre l'homme et l'animal dans ce contexte qu'est la hiérarchie, dans la volonté de l'homme à concevoir son existence dans un groupe ordonné du maître à l'esclave. Pour ce faire, les analyses que nous offre Rousseau vont m'être utile et il se peut que je vous inonde de citations provenant de ses deux premiers discours: Discours sur les sciences et les arts et Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.
Ce n'est pas tant la différence entre l'homme et l'animal que Rousseau met en évidence mais bien plus celle de l'homme vivant au cœur de la société et l'homme de l'état de nature. Le premier, on le connaît bien car c'est plus que jamais chacun de nous. Le second est un mystère, un homme sans société, un homme isolé et heureux. Il est possible que ce soit le grand frère de l'homme des cavernes ou même comme l'avoue Rousseau lui même: un homme "qui n'a peut-être point existé, qui probablement n'existera jamais".
Toujours est-il que cet homme de l'état de nature baigne dans la vertu la plus complète et il ne souffre pas des pires maux, ceux justement que Rousseau a pu subir. Cet homme de l'état de nature ne connaissait pas l'inégalité, l'incertitude, la vanité ou encore la politesse. Il est difficile de se représenter ce brave homme sans tout ce que comporte la société ou le rassemblement humain. Cet homme de l'état de nature, je me permets de l'appeler un ours même si le respect que je porte à Rousseau ou même … la philosophie en générale, me l'interdit. Ne vous moquez pas de l'ours car lui au moins échappe à la connerie humaine décrite par Rousseau!
En effet, la société pervertit les hommes si bien que seule la vertu de l'ours reste entière. Nous, hommes de société, nous sommes capables de produire le mal. Pour nous dissuader, une solution est trouvée:
"il ne faut pas former le chimérique projet d'en faire ( nous) d'honnêtes gens (...) il faut seulement les distraire de faire du mal, il faut les occuper à des niaiseries pour les d‚tourner des mauvaises actions". Désormais, la question TF1 est résolue tout comme les nombreuses imbécillités que l'on trouve à faire dans toute bonne société qui se respecte.
Rien que pour cela j'envie l'ours mais on est loin du compte. La société est construite sur des hiérarchies, et le capitalisme que l'on connaît actuellement donne raison à cet homme éclairé qu'était Rousseau: "(les riches) cesseraient d'être heureux, si le peuple cessait d'être misérable" ... Ainsi, on comprend mieux l'allégorie du guignol de Stalonne dans Nulle par ailleurs.
" Les anciens politiques parlaient sans cesse de mœurs et de vertu (les grecs), les nôtres ne parlent que de commerce et d'argent. L'un vous dira qu'un homme vaut en telle contrée la somme qu'on vendrait à Alger; (...)Ils évaluent les hommes comme des troupeaux de bétail. Selon eux, un homme ne vaut à l'État que la consommation qu'il y fait."
Il me semble tout à coup que l'humanité a du mal à évoluer. Je crois cependant qu'il faut s'estimer heureux car cela aurait pu être pire. Lisez attentivement, Rousseau s'adresse … nous tous:
"Peuples, sachez donc une fois que la nature a voulu vous préserver de la science, comme une mère arrache une arme dangereuse des mains de son enfant (...) les hommes sont pervers; ils seraient pires encore, s'ils avaient eu le malheur de naître savant".
L'homme qui vit en société doit aimer et respecter la hiérarchie qui pense à son bien être d'homme servile, comme Papon remercie gracieusement cette même hiérarchie de lui permettre de d‚fendre sa non désobéissance et ainsi d'être seulement un lâche et non plus un assassin. L'homme ne sait plus se respecter, nous ne sommes pas des ours mais sommes-nous des moutons?

 

 

 

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