HomeVie de l'IncendiaireLes archivesLiensActualité PhiloForumHelp !!!Nous quitter... déjà ?
   

On couche toujours avec des morts(1)

par Jean-Pierre

 

Paru dans l'Incendiaire n°7, avril-mai 1998
6 pages



Résumé

pas disponible

 

Sommaire rapide

" La vocation du philosophe n'est pas de se taire. Ce n'est pas sur le repli sur soi qu'il joue son rôle. C'est dans la rue, dans la cité, en se mêlant à la vie de chacun...Il veut savoir mais ne veut pas être dupe. Et s'il a une chose à enseigner, c'est cela. Il y faut de l'application, de la méthode, de l'attention, de la concentration, du calme, mais aussi l'inverse: la confrontation avec le réel, la fréquentation de la foule, l'affrontement avec ceux qui prétendent abuser les autres. La méditation et la lutte. Le silence et le brouhaha. La solitude et l'agora. " (2)


C'était un lundi, un lundi de neige, de travail, de nouvelles mauvaises.
Un de ces lundis comme il y en a beaucoup d'autres, un de ces lundis de vacances qu'on voudrait éternelles.
Et toi justement, dans le monde d'éternité, dans le monde des Idées, tu t'en es allé, alors que d'autres, qui ont la tête basse parce que certains l'ont haute, commencent leur semaine. Mais peut-être est-ce ce temps qui passe et repasse toujours les mêmes platitudes, qui t'a grignoté la tête, davantage que l 'éternité ?

On se souviendra de toi comme l'initiateur des Cafés-Philo, là où, n'en déplaise aux philosophes et penseurs officiels, d'autres peuvent enfin se délecter de café-crime de lése-philosophie.

Mais ton style aura été peut-être de dire, ou de redire, que le café ne peut être réduit à un simple lieu de consommation, où beaucoup, "aidés" d'alcools trompeurs, viennent oublier qu'ils peuvent se connaitre eux-mêmes, où beaucoup viennent s'oublier parce que leur parole leur a été volée.

T'es parti un de ces lundis d'ennui semblables à ces jours de la semaine parce que ces lundis sont des lundis d'oppression comme les autres jours.

Et ton style aura été peut-être de penser que le café est aussi le miroir de la rue lorsqu'elle déferle d'en avoir assez de l'oppression, qu'il est aussi le lieu de la parole réappropriée.
Ton style aura été peut-être d'avoir, à ta manière, réaffirmé combien l'oppression est l'ennemi de la pensée, et combien la pensée restera l'arme absolue contre l'oppression, et combien la vie seule s'impose tant qu'elle pense sur l'oppression.

Et c'est peut-être bien pour ça que t'es parti un lundi comme pour nous dire qu'il y a certes toujours tant à penser et à faire, mais qu' il y a aussi tant à espérer en la pensée, celle de l'homme philosophe, celle de l'homme qui a du coeur, car le début de la semaine, comme les autres jours, c'est toujours le début du temps à vivre.


C'était le lundi 2 mars 1998.
Salut Marc.

(1). Pépé. Léo Ferré
(2). Un café pour Socrate. Marc Sautet.

 

 

 

Si cet article vous a plu, téléchargez-le ! Téléchargez cet article
mais soyez gentils envoyez-nous un mail pour nous dire ce qu'il devient !

 

 

 


Réagir

Votre adresse :

Le sujet :

Votre courrier :


   
HomeVie de l'IncendiaireLes archivesLiensActualité PhiloForumHelp !!!Nous quitter... déjà ?
©Copyright L'Incendiaire 1996-1999 ; une publication de l'association Philosophie par Tous
Tous droits réservés(sauf si vous nous envoyez un gentil mail à lincendiaire@multimania.com !)