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Nietzsche

par SF

 

Paru dans l'Incendiaire n°9, octobre 1998
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Résumé

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Sommaire rapide

La Philosophie, de par son étymologie même, veut et recherche la vérité. Elle espère expliquer ou déchiffrer l'ordonnancement du monde. De Platon à Hegel en passant par Kant, l'explication du cosmos ou le souci de la connaissance reste l'objet de leur recherche. Chez Platon, la vérité est au-delà de la réalité perceptive pour l'humanité, dans ce qu'il appelle le monde des Idées, lieu de la connaissance ultime. Pour Kant, le savoir reste limité aux phénomènes. Il n'exclut cependant pas l'existence d'une vérité extérieure à notre sensibilité, saisissable notamment à travers la foi religieuse. Enfin, chez Hegel, la vérité existe bel et bien dans le réel, se dévoilant parfois lors de grands moments de l'Histoire des Hommes, car l'infini se révèle selon lui à travers le fini. Bien sûr, il existe d'autres exemples dans l'histoire de la Philosophie pour témoigner de la croyance des philosophes dans la vérité, accessible ou non.
Vraisemblablement, Nietzsche marque une rupture avec cette tradition philosophique concevant la vérité comme le bien suprême. Au contraire, il s'affirme dans un premier temps à travers le nihilisme avant de le dépasser. Le nihilisme, c'est l'affirmation du non-sens de l'existence humaine. C'est l'absence de justification du réel. En fait, l'unique vérité de cette pensée revient à dire que l'existence humaine n'a pas de sens. Ainsi, être nihiliste, c'est croire que la vie ne mérite pas d'être vécue. C'est préférer la vérité qui affirme le non-sens, plutôt que la vie. Mais l'Homme peut-il réellement vivre en étant nihiliste ? C'est à dire en acceptant l'idée que son existence n'est pas justifiée. Et de plus, qu'elle est noyée parmi l'existence de milliards d'êtres humains qui vivent et meurent pour rien ?
L'humanité ne possède pas d'état stable, fixe, unifié. Contrairement au règne animal, fini et donc parfaitement approprié à son existence. N'importe quel animal est ce qu'il doit être et son instinct le rend propre à la vie. Au contraire, l'Homme ne peut jamais être en adéquation avec une forme d'être fini, achevé. En effet, l'Homme est toujours à la recherche d'un devoir être ; il veut ou voudrait toujours être autre chose que ce qu'il est actuellement. C'est effectivement le malheur de l'humanité : elle n'est pas adaptée à la vie comme le sont les bêtes qui ne veulent rien, mais sont, naturellement. Cette force du vouloir être pousse l'homme inconsciemment à vivre toujours en avant, en ayant une activité dans laquelle il masque le non-sens de son existence en créant un sens propre à lui. En fait, la vie humaine s'oppose à la vérité des nihilistes.
Cependant, et heureusement, l'Homme ne reste pas dans un mutisme, paralysé par l'absence de sens de son existence. Si cela avait été le cas, nul doute que l'humanité aurait depuis longtemps disparu. Dans son activité quotidienne, l'Homme possède une multitude de petits objectifs qui se renouvellent sans cesse. Ainsi, l'existence avance, échelonnée par des étapes qui se succèdent sans que l'on puisse retourner en arrière ou s'arrêter pour avoir une vision générale de sa vie. La vie quotidienne occupe et empêche d'apercevoir un sens ou un non-sens. Dans les domaines scientifiques ou techniques par exemple, la recherche se borne à l'explication des phénomènes, et non pas à leur donner une justification : l'astrophysicien s'interroge sur le big-bang, en dévoile des secrets, mais son but n'est pas de savoir pourquoi un big-bang. Ainsi, la recherche ou même l'activité humaine en général voile la question du sens. On peut par ailleurs, distinguer l'art et la religion des autres formes d'expressions. Délibérément, ils donnent une raison au monde : l'un par l'activité créatrice et l'autre par la croyance à un être et un au-delà transcendant les phénomènes. En effet, en considérant le monde comme illusion, l'œuvre d'art est également illusion, mais à la différence qu'elle se revendique comme telle. L'artiste ne masque pas, il crée quelque chose dont il est certain de la nature et à laquelle il peut donner un sens, qui est le sens véritable de son œuvre. La religion également tente de donner une cosmologie, non plus d'une création humaine, mais du monde dans sa totalité, l'existence y compris. Le créateur dans ce cas, n'est plus l'artiste, mais un être transcendant, dont le monde est l'œuvre. C'est alors une recherche par la foi des volontés du démiurge.
Ainsi, peut-on affirmer que la vérité nihiliste n'est rendue supportable que masquée ou voilée, comme la lumière du soleil n'est observable qu'indirectement sous peine d'aveuglement. C'est pourquoi Nietzsche, après s'être rapproché du nihilisme, s'en éloigne en le condamnant. Il s'en prend à ces "fanatiques de la conscience, ces puritains qui préfèrent mourir couchés sur un néant certain que sur une incertaine réalité".

 

 

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