

|
- La personne qui a proposé le sujet s'est expliquée.
On vit toujours avec les autres et pourtant on a l'impression que les
autres sont vraiment un enfer. On ne vit pas tranquille avec eux, on a
peur de les vexer alors que lorsqu'on est seul on est libre avec sa conscience
(ex. de Huis clos de Sartre).
- Qu'est-ce que l'enfer ? Ce sont des flammes et c'est plutôt lointain
alors que le rapport à autrui est actuel. Il y a des degrés
d'enfer ou plutôt du mal.
- Je pense qu'au contraire le bonheur c'est les autres. On ne peut pas
vivre tout seul et on tire sa richesse des échanges avec les autres.
- En fait c'est une perpétuelle lutte pour que l'échange
réussisse, par exemple il faut faire attention à ce que
l'on dit.
- On peut parler de tout mais pas n'importe comment.
- Dans Huis clos les protagonistes n'ont pas de paupières si bien
que l'enfer ce n'est pas les autres mais le regard qu'ils portent sur
nous.
- L'enfer c'est les autres car on cherche à leur plaire.
- Ca devient l'enfer lorsqu'on cherche à plaire à tout le
monde. Ce n'est pas l'enfer si c'est seulement à quelques uns !
- C'est une position égocentrique une attitude de jeunesse à
dépasser que d'essayer de plaire à tout le monde.
- On ne peut pas tout dire à l'autre. L'autre ne peut pas aussi
tout comprendre, ça crée des malentendus.
- L'enfer avec les autres n'est pas inéluctable car on arrive quelquefois
à assumer ses actes.
- On n'a pas l'impression que l'enfer c'est les autres, l'enfer, dans
ce que tu dis c'est plutôt soi-même.
- L'enfer avec les autres conduit à l'enfer avec soi-même
car on doit toujours faire attention à ce que l'on dit devant les
autres.
- C'est bien de faire attention à l'autre ça permet de le
respecter.
- Si l'enfer c'est les autres alors c'est un état de guerre, pour
vivre heureux il faut vivre caché. Pourtant personne ne le fait
sauf les ermites.
- Est-ce que le premier rapport avec l'autre est la lutte ?
- Pour plaire à un étranger il faut se contrôler,
on ne peut pas s'extérioriser.
- C'est pas la bonne solution de ne pas être soi-même.
- C'est très dur d'être soi-même avec les autres. On
peut être soi-même seulement quand on est seul.
- On ne peut pas s'extérioriser tout seul, pour cela il faut autrui.
Autrui permet justement de faire un travail sur soi.
- Le moi est un miroir dans l'autre.
- Je suis aussi un enfer pour l'autre.
- Notre vie commence toujours par autrui, est-ce que les parents c'est
l'enfer ?
- Même avec les parents il y a un comportement difficile à
avoir, on a tout de même des choses en soi qu'il est difficile d'extérioriser.
- Ce qui est gênant chez l'autre c'est qu'on ne sait pas comment
il va réagir.
- Il suffit peut-être seulement d'être naturel.
- Pourquoi ce qui est naturel est-il obligatoirement bon ? Avec le naturel
on peut justifier tout et n'importe quoi.
- Etre naturel dans ce cas c'est être authentique, être soi-même,
ne jamais être hypocrite.
- Dans ce cas-là l'enfer serait plutôt la modération
car faire attention à ce que l'on dit c'est de l'hypocrisie.
- Il faut voir aussi que "l'enfer est pavé de bonnes intentions".
Dans l'exemple des parents que l'on a pris, ils nous voient toujours comme
des enfants, ils ont de bonnes intentions, ils essaient de nous donner
des conseils, ils ne nous veulent pas de mal et pourtant ils n'ont pas
changé d'idée sur nous et ils ne s'en rendent pas compte
ce qui fait que c'est l'enfer pour nous.
- Ce sera la vie et non pas les autres qui seront un enfer ! les rapports
de force ne sont qu'un aspect de la vie avec autrui.
- Dès qu'on parle avec quelqu'un on ne sait pas s'il a envie de
nous écouter.
- Il peut y avoir des explications franches avec les autres.
- On peut considérer l'autre comme la découverte d'un autre
monde.
- On souffre du fait d'une incompréhension.
- Chaque fois qu'on parle avec quelqu'un on essaie de le convaincre.
- On n'est pas obligé de toujours convaincre les autres.
- On essaie toujours de donner de l'intérêt à ce que
l'on dit.
- Non, une personne que l'on rencontre dans la rue, je n'essaie pas de
savoir si ce que je lui dis lui plaît.
- Si l'enfer c'est les autres c'est qu'on l'a mérité.
- Quand on s'entend très bien avec quelqu'un n'est-il pas possible
d'étendre cette entente à toutes les autres personnes ?
- L'enfer est-il dans la relation ou après ?
- L'enfer c'est lorsqu'on n'a plus rien à dire à l'autre,
c'est la fin de la relation qui est un enfer.
- Pourtant la relation amoureuse n'est-elle pas considérée
le plus souvent comme un enfer ?
- L'amour pour le couple n'est pas un enfer, mais c'est pour les autres.
Les amoureux n'ont pas besoin des autres.
- Même dans l'amour on impose ce qu'on est à l'autre.
- L'amour est le contraire de la passivité car il faut toujours
construire cet amour.
- Il y a deux sortes d'amour, d'abord l'amour passif et égoïste
: on aime l'autre parce qu'il nous apporte quelque chose, ensuite l'amour
actif et non égoïste : on aime l'autre pour ce qu'il est.
- Dans les relations, l'enfer, l'amour, est-ce que ce ne sont pas des
indices, des chemins qui nous guident vers notre propre amour ? N'est-ce
pas parce qu'on s'aime et qu'on se supporte, qu'on aime l'autre et qu'on
supporte tout de lui ?
- L'autre nous permet de réfléchir sur nous-mêmes.
- L'enfer c'est peut-être de ne pas pouvoir se remettre en question
et de ne pas faire la part des choses.
- Dans l'amour l'enfer a sa place. J'aime l'autre parce qu'il me fait
du bien mais lorsque l'amour ne va que dans un sens c'est l'enfer.
- On tire toujours un intérêt dans l'amour. C'est l'intérêt
d'exister, de vivre pour soi-même et dans les yeux de l'autre.
- A travers ce que l'on a vécu, on se représente l'amour
d'une certaine manière. Il y a donc beaucoup de formes d'amour.
- L'amour est-ce aimer ou être aimé ? L'enfer c'est de vouloir
être aimé car alors on n'aime pas vraiment l'autre pour ce
qu'il est, on l'aime seulement pour s'aimer soi-même.
- Si l'amour est un besoin il sera obligatoirement comblé.
- Dans la relation amoureuse on veut aimer et être aimé.
- C'est l'enfer lorsqu'on désire être aimé car alors
on va tout faire pour arriver à ses fins, par exemple on va chercher
à séduire l'autre. On avait dit tout à l'heure que
l'enfer venait de ce qu'on avait des rapports de force avec les autres,
et qu'il y avait autre chose que l'enfer : l'amour. Si on pense que l'amour
c'est être aimé, on retombe dans le rapport de force et tout
rapport à autrui sera un enfer.
- Il faudrait qu'on puisse se mettre d'accord sur ce qu'on entend par
"amour".
- L'amour absolu n'est pas humain.
- L'amour c'est vivre une expérience commune avec quelqu'un.
- L'amour est un dialogue, ce n'est pas unilatéral, c'est un échange.
- On a vraiment besoin d'amour.
- Pourtant l'expérience quotidienne que l'on a de l'amour c'est
qu'il n'est pas éternel. Lorsqu'on est amoureux au début
c'est magnifique puis, progressivement, ça devient une routine.
C'est parce qu'au début on aime et ensuite on désire être
aimé. C'est un besoin d'aimer, ce n'est pas un besoin d'être
aimé.
- Il faudrait faire la différence entre "être amoureux"
et aimer". Il y a de l'amour dans l'attitude de mère Thérésa
envers les "enfants qui vivent sur les poubelles" et les enfants
trouvent leur intérêt à être aimés par
elle. C'est une femme qui aide les hommes à vivre, ce n'est pas
une domination.
- Il n'y a pas de profit à retirer lorsqu'on demande de l'aide
à quelqu'un.
- La personne à qui l'on demande quelque chose en retirera une
certaine puissance ; ce sera une domination.
- Les enfants dans les bidonvilles ont besoin d'amour.
- Ils ont surtout besoin de manger.
- Il faut du respect pour que ces enfants soient sauvés. Pour aider
quelqu'un il faut du respect.
- L'amour c'est peut-être ne pas voir le mal en donnant et en recevant.
- Il faut peut-être faire la différence entre les enfants
qui ont besoin d'amour et les adultes dont on parlait tout à l'heure.
- Essayer de définir l'amour n'est-ce pas le limiter ?
- L'enfer c'est lorsqu'on recherche un amour qu'on a vécu et qu'on
ne peut plus revivre.
|