Notes
1 il faut remarquer que les organes de presse sont classés en deux catégories,
les sérieux et ceux qui ne le sont pas. De même les émissions
de télévision sont classées en sérieuses et pas
sérieuses. Le Monde, Libé, Le Figaro, le Magazine Littéraire
sont des publications sérieuses surtout Le Monde, nous allons le voir.
Prima, Femmes par exemple sont fait pour divertir les belles bêtes. "
Ca se discute " n'est pas très sérieux, " Bouillon de
Culture " l'est beaucoup plus.
2 Le Magazine Littéraire (janvier 1996) répertorie 4 de ces cafés
à Paris et de 6 en Province. Philos, la publication des Amis du cabinet
de philosophie (décembre 1995), en répertorie 16 à Paris,
2 en banlieue, 8 en province et 2 à l'étranger.
3 Les articles du Magazine ressemblent plus à une oraison funèbre
- on y parle du sujet qui brille par son absence - qu'à un dossier sur
le renouveau de la philosophie. Et encore ! lorsqu'on fait une oraison funèbre
on a connu celui de qui on parle, on a fréquenté le mort. Les
articles sont plutôt du style "j'ai vu de la lumière, je suis
entré", "on m'a demandé d'en parler mais je ne sais
pas trop qu'en penser", "j'ai entendu un grand bruit mais je n'ai
rien pu voir". C'est un peu comme si il y avait eu crime sans cadavre et
sans témoins !
4 Rien n'a changé depuis que Paul Nizan écrivait : "il se
trouve que depuis un peu plus d'un siècle, la philosophie française,
à quelques francs-tireurs près, est une façon d'institution
publique. Les idées philosophiques sont dans une situation privilégiée.
Elles possèdent pour s'exprimer et se répandre un véritable
appareil d'état. Comme la justice. Comme la police. Comme l'armée.
Elles sont une production de l'Université, si bien que tout se passe
comme si la philosophie toute entière n'était rien d'autre qu'une
philosophie d'état. [...] Les places fortes que sous la monarchie l'église
tenait pour le roi et pour les nobles furent occupées sous la République
par l'école et l'université de l'état. Une suite d'opérations
qui s'est achevée sous les yeux de nos parents a promu la cléricature
laïque à la situation de la cléricature ecclésiastique
: l'une et l'autre ont pour fonction d'assurer dans l'état toutes les
sortes de persuasion, toutes les propagandes spirituelles. Il faut arriver à
penser que l'Université n'est que le levier spirituel de l'état,
qu'elle constitue, explicite, et répand les valeurs engendrées
sur le plan de l'" Esprit " par les mêmes intérêts
que l'état temporel défend". (Paul Nizan, Les chiens de garde,
Maspéro, 1960, p. 90-93). Cela ne s'applique en aucun cas à Jean
toussain Desanti qui fait encore à son âge un beau pied de nez
(" Le philosophe est un flambeur " !) et qui s'en est toujours tiré
très bien. Il faut lire Le philosophe et les pouvoirs, Calmann-Lévi,
1976.
5 En public et en direct du Théâtre de l'Odéon, les 15 et
23 janvier 1996.
6 Michel Braudeau, " Comptoirs de philosophie ", Le Monde, 31 mai
1996.
7 Fidèle à lui même Roger-Pol Droit titrait une semaine
plus tard " Socrate au marché " à propos de Philosophes
à vendre de Lucien, Le Monde, 7 juin 1996. Libération nous promettait
monts et merveilles pour son n° du 23 mai 1996, là ! ce fut d'une
telle banalité et d'une telle mesquinerie que je me suis réabonné
à Centre-Presse, à qui on peut trouver des circonstances atténuantes.
8 Le Monde, 14 juin 1996.
9 Par exemple Libération, 21 août 1996.
10 Jacques Bouveresse, La demande philosophique, Que veut la philosophie et
que peut-on vouloir d'elle ? Ed. de l'Eclat, coll. " Tiré à
part ", 176 p., 79 F. Pierre-Yves Bourdil, Faire la philosophie, Ed. du
Cerf, coll. " Passages ", 1006 p., 350 F.
11 Dictionnaire d'éthique et de philosophie morale, PUF.
12 La philosophie, théorie ou manière de vivre ? Cerf, 120 F.
13 L'inspiration Philosophique, Albin Michel, 95 F.
14 C'est l'animateur officiel de Télérama, peut-être parce
qu'il leur a fait pitié, et à qui on aimerait faire jouer le rôle
de dissident par rapport à Sautet.