Préjugés
Pour définir le préjugé on peut dire qu'au sens classique
il était désigné comme une idée ou un sentiment
non raisonné puis, il est devenu plus largement une opinion sur un événement
futur et une opinion préconçue enfin. Je pense qu'on a tous des
préjugés à un moment ou à un autre. Les préjugés
loin d'être des intuitions peuvent mettre en échec la raison et
c'est en cela qu'ils deviennent un danger.
Là où l'on reparle de l'éducation : c'est elle qui est
la principale formatrice de préjugés. Lorsqu'on est enfant, on
ne fait pas de distinction entre un noir et un blanc, éventuellement
l'adulte va en faire faire une à l'enfant. Adolescent, on va confronter
ses préjugés à ceux des autres. Parfois ils disparaissent
grâce à des rencontres utiles mais souvent ils restent entiers
et s'accentuent même. Une jeune fille que je côtoyais au collège
m'avait tenue un propos raciste alors que nous suivions toute l'année
scolaire des cours en compagnie de maghrébins avec lesquels elle s'entendait
très bien. D'où venait cette phrase raciste, certainement pas
d'une analyse de sa propre expérience. En effet ici, on comprend que
la raison n'affecte pas les préjugés. Comment séduire un
garçon ?, larges conseils sur la sexualité, voilà ce que
certains magazines peuvent avoir comme sujets. Je vais tenter d'expliquer les
principes de cette forme de préjugés. Cette presse s'adresse aux
jeunes en mal d'amour et ou en manque d'expérience ; rien de mieux que
les conseils du "docteur drôle", le "doc fun" pour
connaître tout sur l'amour ! On peut par exemple apprendre que les Japonaises
aiment le sexe plus que d'autres et qu'elles sont très libérées,
photographies à l'appui . Que faites vous d'un jeune qui rencontre en
boite de nuit une jeune Japonaise ? Que va-t-il se passer ? Un autre exemple,
pour séduire le garçon de vos rêves, rendez le jaloux ...
J'aimerais si vous le permettez sous titrer ce conseil : "comment s'attirer
des problèmes ? "
Plus tard, quand une jeune fille désire avoir un enfant ou lorsqu'elle
est enceinte, sa maman va lui donner son avis avisé, elle va lui raconter
sa propre expérience. Il est arrivé une fois qu'on discute en
famille de l'accouchement. Pour me rassurer, on m'a expliqué comment
s'étaient déroulés les accouchements d'une tante : elle
avait beaucoup souffert car pour ses deux enfants le médecin avait eu
recours aux forceps. Que l'on ne s'étonne plus si je garde un préjugé
quant aux douleurs lors d'un accouchement.
Il est d'autres préjugés qui viennent de la culture comme "mon
petit tu seras un homme après avoir fait ton armée" ou encore
"ne passe pas sous une échelle cela porte malheur". C'est ainsi
qu'en Europe la vache est folle alors qu'en Inde elle est sacrée.
En résumé, les préjugés apparaissent lors de l'éducation
comme des phrases préconçues, du préétabli, du pré-pensé.
On reste au niveau du préjugé car l'esprit de l'homme cherche
des raccourcis, la facilité. Celle-ci se retrouve dans les slogans politiques,
publicitaires et dans les généralités grossières
telles que "les noirs ont le rythme dans la peau" ou "les juifs
ont la bosse du commerce". Il est certain que ce ne sont pas les longues
démarches intellectuelles et philosophiques qui poussent spontanément
les gens à agir mais plutôt les slogans. Je ne veux pas dire par
là que pour agir il ne faut pas penser mais que celui qui sait manier
les slogans peut amener les gens à agir pour sa cause. Le slogan sert
au charismatique, les préjugés servent aux dictateurs et aux extrémistes.
Les préjugés conduisent donc les hommes à la haine, à
la violence et à la guerre. Un ami m'a raconté l'histoire d'un
membre du Ku Klux Klan qui avait perdu ses préjugés dès
lors qu'un noir lui avait sauvé la vie.
Alors que faire contre les préjugés, attendre que l'expérience
les efface ? M