Epictète
Sa vie
Epictète, naquit esclave en Phrygie vers l'an 50 de notre ère.
Une fois affranchi il enseigna la doctrine stoïcienne à Rôme
puis à Nicopolis où il attira de très nombreux disciples.
C'est dans cette cité d'Epire qu'il mourra. Il n'a rien écrit
comme Socrate et c'est son disciple Arrien de Nicomédie qui a rapporté
son enseignement.
Sa doctrine
Avec Epictète, la philosophie quitte la théorie pour donner des
règles de conduite pour la pratique de la vie. A la différence
de l'ancien stoïcisme qui définissait la sagesse comme le "savoir
des affaires divines et humaines", le stoïcisme nouveau auquel appartient
Epictète se définit surtout comme une morale fondée sur
l'effort et sur l'intention du bien. Le stoïcisme considère le monde
comme immuable, régi par des lois immobiles. Comme on ne peut rien y
changer, autant être bon acteur et spectateur. C'est pourquoi Epictète
distingue ce qui dépend de nous : la volonté, les pensées
et ce qui ne dépend pas de nous : le corps, la richesse, etc... Toute
cette deuxième partie doit nous être étrangère et
indifférente car nous n'avons aucune prise sur elle. Rien n'y est utile.
Le bien et le mal, la morale donc, ne concerne que ce sur quoi nous avons prise,
c'est-à-dire notre volonté, nos pensées.La seule liberté
se trouve dans notre vie intérieure, dans ce qui dépend de nous.
Par la volonté on peut donner un sens aux événements extérieurs
sur lesquels nous n'avons aucune prise. Notre intelligence joue le rôle
de tampon entre les agressions extérieures et nous. Rappelons-nous qu'Epictète
a été esclave toute sa jeunesse. Il n'est donc pas étonnant
qu'il est développé une telle philosophie. Le révolté
troublé et malheureux en affrontant courageusement, stoïquement
ce qui lui arrive devient digne et heureux. Le souverain bien, le bonheur est
l'accord de la volonté et de la raison. Au contraire, l'homme sensible
se laisse troubler par ce qui ne dépend pas de lui et il est ainsi malheureux.
Il est victime. Il faut donc maîtriser ses désirs pour ne pas convoiter
les faux biens ou biens incertains, mais rechercher les vrais biens en réfléchissant
à la relativité des choses. L'homme est seul juge du bien et du
mal.
En deux mots, il ne faut pas provoquer le malheur en convoitant une fausse valeur
ou en croyant qu'on a prise sur quelque chose alors que c'est faux. Il faut
trouver les limites de sa liberté et ne pas les dépasser. On ne
s'expose ainsi à aucune blessure. Mais attention d'après Epictète,
le stoïcisme n'est accessible que progressivement et absolument : il faut
le pratiquer dans les plus petites choses !
Bibliographie
Arrien de Nicomédie après avoir recueilli son enseignement le
publia en huit livres : Les entretiens ( dont quatre seulement nous sont parvenus)
auquel il faut ajouter le Manuel (à lire absolument, il est tout petit
en plus).