Anarchy in Chiraquia
En réponse au débat : l'état est-il liberticide ?
Cette question pose le problème du rapport état/société
et surtout état/individu. En tout cas, l'existence de cette interrogation
soulève le doute quant à la capacité de l'état à
gérer la liberté du peuple. Parmi toutes ses formes démocratiques
_ état arbitre qui planifie et fait le consensus dans la société,
l'état partisan qui régularise les rapports sociaux et enfin l'état
gestionnaire représentant la providence _ nous pouvons distinguer une
caractéristique commune : le partage et l'arbitrage de la liberté
entre les individus. L'état se représente la liberté comme
un saucisson que l'on peut découper. L'état s'est d'ailleurs gardé
le meilleur morceau : la Raison d'Etat. Ce tour de passe-passe lui permet de
passer outre les principes qu'il a lui-même instauré en autorisant
le meurtre (entre autre) de citoyens lorsque la sécurité de l'état
est en danger. Malik Oussekine représentait-il un risque ? Combien d'exécutions
sommaires ? Combien de Khaled Kelkal et de Human Bomb ? "Aux mains de l'état,
la force s'appelle droit, aux mains de l'individu, elle se nomme le crime"
chantaient avec raison les Béruriers Noirs car comment interdire au peuple
ce que l'état s'autorise ?
"L'étagère" : la vie des individus de la scolarité
à la retraite. Il considère l'individu comme un outil bon à
produire pendant quarante ans, puis une fois usé et non rentable il le
jette à la retraite. Nous sommes consommés, c'est-à-dire
détruits au cours de l'utilisation.
Pour assurer sa pérennité, il va jusqu'à jouer sur la démographie
en favorisant une politique nataliste : "laissez venir à moi les
petits enfants". Certains de ces gosses iront jusqu'à l'ENA, rentreront
dans un ministère, prendront des décisions, voteront à
l'assemblée. Pourquoi ? Parce que ces gosses issus des CSP supérieures
trouvent ici les moyens de perpétuer et de consolider leurs avantages
de classe. Il semble qu'elle n'entend pas se faire détrôner. Mais
comme nous sommes en démocratie, il semble difficile de mettre un flic
devant chaque école pour en interdire l'accès. Des critères
suffisent. L'un d'entre eux est la culture. Evidemment, les études supérieures
coûtent chères car ce ne sont pas les facs qui assurent une telle
réussite mais les grandes écoles. Nous sommes bien loin de l'école
libre et gratuite pour tous.
L'état réduit-il la liberté ? OUI, l'actualité a
fourni de bons exemples (loi Debré, Vigipirate ...). Pourtant, il clame
bien haut la nécessité de la "libre circulation des biens,
personnes et capitaux" pour "déréglementer les marchés".
Ceci prouve trois choses :
_1°) les règles sont liberticides ;
_2°) la liberté n'est pas pour tout le monde mais seulement pour
les industriels et les financiers ;
_3°) la liberté est mise au service de l'économie.
L'état n'est plus le seul responsable de la négation de la liberté
car il est le complice de l'économie libérale. Faisant ainsi cocue
Marianne, " cette salope aux mains sanglantes " comme le disait Cavanna,
l'état cherche de la tendresse dans des bras plus complaisants. A t-il
fait le bon choix ? Trompeuse, l'économie le tient par les bourses (
A_E ...), marionnettiste, elle tire les fils de la compétitivité
où les parts de marché sont plus importantes que la vie des employés.
L'état docile lui fait ces quatre volontés. Par exemple, il instaure
le travail partiel comme une utilisation habile du chômage pour permettre
aux entreprises d'être plus flexibles et gagner plus d'argent. Solution
minable pour éviter la surproduction. Ces institutions économie,
école et armée (elle aussi mais plus pour longtemps ) rendent
service à l'état car elle renforce les notions de nation et de
patrie si chères à notre Vieille France pourrie tendance Vichy.
Elle donne le sentiment au peuple d'être français, d'appartenir
à une culure et à une structure. En même temps, le peuple
français s'approprie ces deux concepts : c'est le début de la
propriété qui engendre nationalisme et racisme. De plus, ces trois
piliers, par leur laminage constant nous déresponsabilisent, nous frustrent,
nous abrutissent, nous déshumanisent et nous détruisent en empêchant
notre libre pensée grâce en partie à TF1 et aux médias
en général.
Enfin, qui aime vivre soumis ? IL est temps de renvoyer nos inutiles maîtres
et de révoquer nos dieux pathétiques. Nous devons nous libérer
de ces prisons car la recherche de la liberté est aussi une attitude
philosophique comme ne pas suivre un dogme ou un quelconque embrigadement.
Socrate aurait pu dire " Ni DIEU Ni MAITRE ". M