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A la campagne

par Marc Sautet

 

Paru dans l'Incendiaire n°7, septembre 1997
1 page



Résumé

une gentille petite lettre de Marc Sautet...

 

Sommaire rapide

À la campagne, le 20 08 97

Mon cher JFC,
Aussitôt après Marseille '97 j'ai été happé par une tournée en Amérique Centrale. Me voici de retour, après un mois de farniente et de tourisme dan le Yucatán.
J'ai maintenant quelque loisir pour répondre à ta lettre du 5 05, avant trois mois de folie (Allemagne, Canada, Polynésie, Brésil, Togo entre septembre et novembre. Quelques remarques :
Je n'ai aucunement cherché à "sauver les apparences" lors de Bouillon de Culture. J'ai attendu le moment favorable pour tenter d'engager le débat qui m'importe : les machines modernes ne sont-elles pas l'équivalent des esclaves de l'antiquité grecque ? Si tel est le cas, alors quid de la démocratie ?
Que le débat n'ait pas eu lieu ne m'incombe pas. Et c'est à partir de là que s'opère la différenciation entre les autres et moi. Ce n'est pas spectaculaire, et cela frustre tous ceux qui attendaient un règlement de comptes, mais cela m'indiffère.
Je n'ai pas à "rompre avec les chiens de garde". Il faudrait pour cela qu'une force révolutionnaire existe, dont l'élan soit compromis par les clercs. Cette force je ne la voie pas. La seule force révolutionnaire aujourd'hui, c'est le Capital, qui bouleverse radicalement les rapports sociaux dans les pays riches et à l'échelle planétaire.
Quand aux clercs, comment les mettre dans le même sac ? Comte Sponville n'est pas un chien de garde. C'est un néo-stoïcien qui a fait son deuil d'un monde meilleur. Le débat avec lui m'importe. Pas question de la dénoncer comme un traître à la bonne cause !
La question est : où est la bonne cause ? "Rompre" avec l'université, je n'ai attendu personne pour le faire. Dois-je pour autant la condamner ? Que Ferry et Marion s'interrogent en direct sur la nature philosophique des débats au café, cela vaut mille fois mieux qu'une bataille à couteaux tirés. Car bon nombre de téléspectateurs non avertis en ont pris acte.
Du reste, engager la bataille contre Marion et consorts, cela m'eut obligé à me positionner par rapport à Michel Seuve. Or, je le connaissais trop mal pour cautionner son aventure et je me voyais mal le condamner, puisque mon aventure ouvre la porte à ce type de très nouveaux philosophes...
Enfin, j'ai trop souffert de la folie "Socrate & C°" pour considérer que l'université a tout faux. Jean-Christophe G., après avoir travaillé 2 ans à mes côtés, n'a rien voulu entendre : il a brûlé les étapes, en exploitant sans vergogne mon nom, pour saccager un projet qui avait du sens. Fin décembre dernier, cette débâcle était récente. Je n'avais nulle envie qu'elle serve d'argument contre nous sur le plateau.
Comme tu le vois, mon cher Jean-François, il est possible de décoder tout autrement que tu ne l'as fait ma prestation chez Pivot. Il s'agissait bien d'une "consécration", en effet. Sur ce point, je te suis. Mais n'y voir qu'une consécration "personnelle", c'est manquer me semble-t-il de discernement.
Bien tardivement mais très affectueusement,
Marc

 

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