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Aristote, Éthique de Nicomaque
"L'amitié est une vertu, ou tout au moins, elle s'accompagne
de vertu. De plus elle est absolument indispensable à la vie :
sans amis, nul ne voudrait vivre, même en étant comblé
de tous les autres biens. Les riches eux-mêmes, ceux qui possèdent
les charges et le pouvoir suprême, ont semble-t-il, tout particulièrement
besoin d'amis. A quoi leur servirait d'être ainsi comblés
de biens, si on les privait de la faculté de faire le bien qui
s'exerce à l'égard des amis, et qui est particulièrement
louable ? Comment aussi, sans amis, surveiller et garder tant de biens
? Plus ils sont nombreux, plus leur possession est incertaine. Dans la
pauvreté et les autres infortunes, on pense généralement
que les amis constituent le seul refuge. Aux jeunes gens l'amitié
prête son concours pour leur éviter des fautes ; aux vieillards
elle vient en aide pour les soins que demande leur état et elle
supplée à l'incapacité d'agir à laquelle les
condamne leur faiblesse ; quant aux hommes dans la force de l'âge,
elle les stimule aux belles actions. Le poète parle de "deux
êtres qui marchent unis". Et effectivement on est ainsi plus
fort pour penser et pour agir. L'amitié est, semble-t-il, un sentiment
inné dans le cur du créateur à l'égard
de sa créature et dans celui de la créature à l'égard
du créateur. Il existe, non seulement chez les hommes, mais encore
chez les oiseaux et chez la plupart des êtres vivants, dans les
individus d'une même espèce les uns à l'égard
des autres, et principalement entre les hommes. De là les éloges
que nous décernons à ceux qu'on appelle des "philanthropes".
On peut constater, même au cours de voyages, quelle familiarité
et quelle amitié l'homme nourrit à l'égard de l'homme.
L'amitié semble encore être le lien des cités et attire
le soin du législateur, plus même que la justice. La concorde,
qui ressemble en quelque mesure à l'amitié, paraît
être l'objet de leur principale sollicitude, tandis qu'ils cherchent
à bannir tout particulièrement la discorde, ennemie de l'amitié.
D'ailleurs si les citoyens pratiquaient entre eux l'amitié, ils
n'auraient nullement besoin de la justice ; mais même en les supposant
justes, ils auraient encore besoin de l'amitié ; et la justice,
à son point de perfection, paraît tenir de la nature de l'amitié.
L'amitié est nécessaire. Que dis-je ? Elle est admirable
; nous ne ménageons pas nos éloges à ceux qui en
ont le culte et le grand nombre d'amis constitue un des avantages les
plus honorables. Quelques-uns même sont d'avis que c'est un d'être
honnête homme et ami sûr. Les discussions que suscite l'amitié
sont nombreuses : les uns la fondent sur une sorte de ressemblance et
disent que se ressembler, c'est s'aimer. De là les proverbes :
le semblable est attiré par le semblable ; le geai avec le geai,
et autres manières de dire. D'autres, par contre, déclarent
que tous ceux qui ont quelconque ressemblance se comportent les uns avec
les autres en véritables potiers. Et, à ce sujet, ils remontent
plus haut et cherchent une explication tirée de la nature extérieure.
Euripide avance que : "La terre desséchée désire
la pluie et le ciel majestueux, rempli de pluie, est possédé
du désir de se répandre sur la terre. " Pour Héraclite,
l'utile naît du contraire, la plus belle harmonie naît du
contraire, et tout provient de la Discorde. En opposition avec les précédents,
d'autres, et particulièrement Empédocle, affirment que le
semblable tend à s'unir le semblable. Parmi ces difficultés,
laissons de côté celles qui ont trait à la nature
extérieure ; ce n'est pas l'objet de notre présente étude.
Examinons celles qui se rapportent à la nature de l'homme et qui
concernent les murs et les passions. Demandons-nous, par exemple,
si l'amitié existe chez tous les hommes. S'il est impossible que
des gens pervers éprouvent de l'amitié ? Si l'amitié
existe sous une forme ou sous plusieurs ? Ceux qui n'admettent qu'une
seule espèce d'amitié, sous prétexte qu'elle est
susceptible de degrés, ont recours à un indice peu probant
: il existe des choses spécifiquement différentes, (...)
qui présentent des degrés différents." (Aristote,
Éthique de Nicomaque, Paris, Garnier-Flammarion, 1965, trad. et
notes de J. Voilquin, pp. 207-208.)
Kant, Métaphysique des Murs
"L'amitié (considérée dans sa perfection) est
l'union de deux personnes liées par un amour et un respect égaux
et réciproques. - On voit facilement qu'elle est l'Idéal
de la sympathie et de la communication en ce qui concerne le bien de chacun
de ceux qui sont unis par une volonté moralement bonne, et que
si elle ne produit pas tout le bonheur de la vie, l'acceptation de cet
Idéal et des deux sentiments qui le composent enveloppe la dignité
d'être heureux, de telle sorte que rechercher l'amitié entre
les hommes est un devoir. - Mais il est facile de voir que bien que tendre
vers l'amitié comme vers un maximum de bonnes intentions des hommes
les uns à l'égard des autres soit un devoir, sinon commun,
du moins méritoire, une amitié parfaite est une simple Idée,
quoique pratiquement nécessaire, qu'il est impossible de réaliser
en quelque pratique que ce soit. En effet, comment est-il possible pour
l'homme dans le rapport avec son prochain de s'assurer de l'égalité
de chacun des deux éléments d'un même devoir (par
exemple de l'élément constitué par la bienveillance
réciproque) en l'un comme en l'autre, ou, ce qui est encore plus
important, comment est-il possible de découvrir quel est dans la
même personne le rapport d'un sentiment constitutif du devoir à
l'autre (par exemple le rapport du sentiment procédant de la bienveillance
à celui provenant du respect) et si, lorsqu'une personne témoigne
trop d'ardeur dans l'amour, elle ne perd pas, ce faisant, quelque chose
du respect de l'autre ? Comment s'attendre donc à ce que des deux
côtés l'amour et le respect s'équilibrent exactement,
ce qui est toutefois nécessaire à l'amitié ? - On
peut, en effet, regarder l'amour comme la force d'attraction, et le respect
comme celle de répulsion, de telle sorte que le principe du premier
sentiment commande que l'on se rapproche, tandis que le second exige qu'on
se maintienne l'un à l'égard de l'autre à une distance
convenable." (Kant, Métaphysique des Murs (1797), "
la Doctrine de la Venu ", traduction de A. Philonenko, Éd.
Vrin, 1985, pp. 147-149.)
J.-J. Rousseau, Essai sur l'origine des langues
"Comment souffrirais-je en voyant souffrir un autre si je ne sais
pas même qu'il souffre, si j'ignore ce qu'il y a de commun entre
lui et moi ? Celui qui n'a jamais réfléchi ne peut être
ni clément ni juste ni pitoyable : il ne peut pas non plus être
méchant et vindicatif. Celui qui n'imagine rien ne sent que lui-même
; il est seul au milieu du genre humain.
La réflexion naît des idées comparées, et c'est
la pluralité des idées qui porte à les comparer.
Celui qui ne voit qu'un seul objet n'a point de comparaison à faire.
Celui qui rien voit qu'un petit nombre et toujours les mêmes depuis
son enfance ne les compare point encore, parce que l'habitude de les voir
lui ôte l'attention nécessaire pour les examiner. Mais à
mesure qu'un objet nouveau nous frappe, nous voulons le connaître
; dans ceux qui nous sont connus, nous lui cherchons des rapports. C'est
ainsi que nous apprenons à considérer ce qui est sous nos
yeux, et que ce qui nous est étranger nous porte à l'examen
de ce qui nous touche.
Appliquez ces idées aux premiers hommes, vous verrez la raison
de leur barbarie. N'ayant jamais rien vu que ce qui était autour
d'eux, cela même ils ne le connaissaient pas ; ils ne se connaissaient
pas eux-mêmes. Ils avaient l'idée d'un père, d'un
fils, d'un frère, et non pas d'un homme. Leur cabane contenait
tous leurs semblables. Un étranger, une bête, un monstre
étaient pour eux la même chose : hors eux et leur famille,
l'univers entier ne leur était rien.
De là les contradictions apparentes qu'on voit entre les pères
des nations : tant de naturel et tant d'inhumanité, des murs
si féroces et des curs si tendres, tant d'amour pour leur
famille et d'aversion pour leur espèce. Tous leurs sentiments concentrés
entre leurs proches en avaient plus d'énergie. Tout ce qu'ils connaissaient
leur était cher. Ennemis du reste du monde, qu'ils ne voyaient
point et qu'ils ignoraient, ils ne haïssaient que ce qu'ils ne pouvaient
connaître." (J.-J. Rousseau, Essai sur l'origine des langues
(1781), Éd. Hatier, 1983, pp. 64-65.)
M. Heidegger, L'être et le temps
"Pour caractériser la rencontre des autres, on se tourne donc
(...) vers l'être-là propre ? Est-ce à dire que nous
aussi nous commencerons par délimiter et isoler le "moi",
pour chercher ensuite un passage de ce sujet insulaire à autrui
? On évitera bien ce malentendu en précisant en quel sens
il est ici question "des autres". "Les autres" ne
désignent pas la totalité de ce que je ne suis pas, de ce
dont je me distingue ; au contraire, les autres sont plutôt ceux
dont le plus souvent on ne se distingue pas soi-même et parmi lesquels
on se trouve aussi. Cet être-là aussi-parmi-les-autres n'a
pas le caractère ontologique d'une juxtaposition subsistante à
l'intérieur du monde. L' "avec" relève d'un mode
d'être de l'être-là ; l' "aussi" désigne
l'égalité d'un être qui se définit comme être-au-monde
prévoyant et préoccupé. "Avec" et "aussi"
doivent être entendus à la manière des existentiaux
et non à celles des catégories. Le monde auquel je suis
est toujours un monde que je partage avec d'autres, parce que l'être-au-monde
est un être-au-monde-avec... Le monde de l'être-là
est un monde commun. L'être-à... est un être-avec autrui.
L'être en soi intramondain d'autrui est coexistence.
Les autres ne se rencontrent pas grâce à une appréhension
qui distinguerait d'avance un sujet, immédiatement donné
comme subsistant, de tous les autres sujets, également subsistants
; ils ne se rencontrent pas à partir d'une sorte de regard primordial
tourné vers soi et qui permettrait seul de constater l'opposition
et la distinction d'autrui. Les autres se rencontrent à partir
du monde auprès duquel l'être-là prévoyant
et préoccupé demeure essentiellement. Nous devons nous en
tenir strictement au phénomène, déjà décrit,
de cette rencontre à l'intérieur du monde ambiant, sans
nous laisser entraîner à la tentation facile "d'expliquer"
la subsistance d'autrui d'une manière purement théorique.
Ce mode immédiat et élémentaire sous lequel l'être-là
se rencontre dans le monde a une telle emprise que même l'être-là
ne se "découvre" de prime abord à soi que dans
la mesure où il néglige ou ignore ses soi-disant "impressions
" et le "pôle actif" auquel celles-ci se rapportent.
L'être-là se trouve "soi-même", de prime
abord, dans ce qu'il fait, dans ses besoins, dans ses attentes, dans ses
préventions - dans l'étant disponible intérieur au
monde ambiant dont il se préoccupe de prime abord." (M. Heidegger,
L'être et le temps, Paris, Gallimard,1964, trad, de R. Boehm et
de A, de Waeihens, pp, 149-150.)
Sartre, L'Etre et le Néant
"Je viens de faire un geste maladroit ou vulgaire : ce geste colle
à moi, je ne le juge ni ne le blâme, je le vis simplement
[...]. Mais voici tout à coup que je lève la tête
: quelqu'un était là et m'a vu. Je réalise tout à
coup toute la vulgarité de mon geste et j'ai honte. [...] autrui
est le médiateur indispensable entre moi et moi-même : j'ai
honte de moi tel que j'apparais à autrui. Et, par l'apparition
même d'autrui, je suis mis en demeure de porter un jugement sur
moi-même comme sur un objet, car c'est comme objet que j'apparais
à autrui. Mais pourtant, cet objet apparu à autrui, ce n'est
pas une vaine image dans l'esprit d'un autre. Cette image en effet serait
entièrement imputable à autrui et ne saurait me "toucher".
Je pourrais ressentir de l'agacement, de la colère en face d'elle,
comme devant un mauvais portrait de moi, qui me prête une laideur
ou une bassesse d'expression que je n'ai pas ; mais je ne saurais être
atteint jusqu'aux moelles : la honte est, par nature, reconnaissance.
Je reconnais que je suis comme autrui me voit" (Sartre, L'Etre et
le Néant).
M. Merleau Ponty, Phénoménologie de
la perception
"Autrui ou moi, il faut choisir, dit-on. Mais on choisit l'un contre
l'autre, et ainsi on affirme le conflit. Autrui me transforme en objet
et me nie, je transforme autrui en objet et le nie, dit-on. En réalité
le regard d'autrui ne me transforme en objet, et mon regard ne le transforme
en objet, que si l'un et l'autre nous nous retirons dans le fond de notre
nature pensante, si nous nous faisons l'un et l'autre regard inhumain,
si chacun sent ses actions, non pas reprises et comprises, mais observées
comme celles d'un insecte. C'est par exemple ce qui arrive quand je subis
le regard d'un inconnu. Mais, même alors, l'objectivation de chacun
par le regard de l'autre n'est ressentie comme pénible que parce
qu'elle prend la place d'une communication possible. Le regard d'un chien
sur moi ne me gêne guère. Le refus de communiquer est encore
un mode de communication. La liberté protéiforme, la nature
pensante, le fond inaliénable, l'existence non qualifiée,
qui en moi et en autrui marque les limites de toute sympathie, suspend
bien la communication, mais ne l'anéantit pas. Si j'ai affaire
à un inconnu qui n'a pas encore dit un seul mot, je peux croire
qu'il vit dans un autre monde où mes actions et mes pensées
ne sont pas dignes de figurer. Mais qu'il dise un mot, ou seulement qu'il
ait un geste d'impatience, et déjà il cesse de me transcender
: c'est donc là sa voix, ce sont là ses pensées,
voilà donc le domaine que je croyais inaccessible. Chaque existence
ne transcende définitivement les autres que quand elle reste oisive
et assise sur sa différence naturelle. Même la méditation
universelle qui retranche le philosophe de sa nation, de ses amitiés,
de ses partis pris, de son être empirique, en un mot du monde, et
qui semble le laisser absolument seul, est en réalité acte,
parole, et par conséquent dialogue. Le solipsisme ne serait rigoureusement
vrai que de quelqu'un qui réussirait à constater tacitement
son existence sans être rien et sans rien faire, ce qui est bien
impossible, puisque exister c'est être au monde. Dans sa retraite
réflexive, le philosophe ne peut manquer d'entraîner les
autres, parce que, dans l'obscurité du monde, il a appris pour
toujours à les traiter comme consortes et que toute sa science
est bâtie sur cette donnée de l'opinion. La subjectivité
transcendantale est une subjectivité révélée,
savoir à elle-même et à autrui, et à ce titre
elle est une intersubjectivité." (M. Merleau Ponty, Phénoménologie
de la perception (1945), Éd. Gallimard, pp. 414-415.
"Je perçois autrui comme comportement ; par exemple je perçois
le deuil ou la colère d'autrui dans sa conduite, sur son visage
et sur ses mains, sans aucun emprunt à une expérience "
interne " de la souffrance ou de la colère et parce que deuil
et colère sont des variations de l'être au monde, indivises
entre le corps et la conscience, et qui se posent aussi bien sur la conduite
d'autrui, visible dans son corps phénoménal, que sur ma
propre conduite telle qu'elle s'offre à moi. Mais enfin le comportement
d'autrui et même les paroles d'autrui ne sont pas autrui. Le deuil
d'autrui et sa colère n'ont jamais exactement le même sens
pour lui et pour moi. Pour lui, ce sont des situations vécues,
pour moi ce sont des situations apprésentées. Ou si je peux,
par un mouvement d'amitié, participer à ce deuil et à
cette colère, ils restent le deuil et la colère de mon ami
Paul :Paul souffre parce qu'il a perdu sa femme ou il est en colère
parce qu'on lui a volé sa montre, je souffre parce que Paul a de
la peine, je suis en colère parce qu'il est en colère, les
situations ne sont pas superposables. Et si enfin nous faisons quelque
projet en commun, ce projet commun n'est pas un seul projet, et il ne
s'offre pas sous les mêmes aspects pour moi et pour Paul, nous n'y
tenons pas autant l'un que l'autre, ni en tout cas de la même façon,
du seul fait que Paul est Paul et que je suis moi. Nos consciences ont
beau, à travers nos situations propres, construire une situation
commune dans laquelle elles communiquent, c'est du fond de sa subjectivité
que chacun projette ce monde " unique "." (M. Merleau-Ponty,
lPhénoménologie de la perception (1945), Éd. Gallimard,
p. 409.)
Hegel, Propédeutique philosophique
"Pour se faire valoir et être reconnue comme libre, il faut
que la conscience de soi se représente pour une autre comme libérée
de la réalité naturelle présente.
Ce moment n'est pas moins nécessaire que celui qui correspond à
la liberté de la conscience de soi en elle-même. L'égalité
absolue du Je par rapport à lui-même n'est pas une égalité
essentiellement immédiate, mais une égalité qui se
constitue en supprimant l'immédiateté sensible et qui, de
la sorte, s'impose aussi à un autre Je comme libre et indépendante
du sensible. Ainsi la conscience de soi se révèle conforme
à son concept et, puisqu'elle donne réalité au Je,
il est impossible qu'elle ne soit pas reconnue.
Mais l'autonomie est moins la liberté qui sort de la présence
sensible immédiate et qui se détache d'elle que, bien plutôt,
la liberté au sein de cette présence. Ce moment est aussi
nécessaire que l'autre, mais ils ne sont pas d'égale valeur.
Par suite de l'inégalité qui tient à ce que, pour
l'une des deux consciences de soi, la liberté a plus de valeur
que la réalité sensible présente, tandis que, pour
l'autre, cette présence assume, au regard de la liberté,
valeur de réalité essentielle, c'est alors que s'établit
entre elles, avec l'obligation réciproque d'être reconnues
dans la réalité effective et déterminée, la
relation maîtrise-servitude, ou, absolument parlant, servitude-obéissance
dans la mesure où cette différence d'autonomie est donnée
par le rapport naturel immédiat.
Puisqu'il est nécessaire que chacune des deux consciences de soi,
qui s'opposent l'une à l'autre, s'efforce de se manifester et de
s'affirmer, devant l'autre et pour l'autre, comme un être-pour-soi
absolu, par là même celle qui a préféré
la vie à la liberté et qui se révèle impuissante
à faire, par elle-même et pour assurer son indépendance,
abstraction de sa réalité sensible présente, entre
ainsi dans le rapport de servitude." (Hegel, Propédeutique
philosophique (1808), traduction de M. de Gandillac, Deuxième cours
: " Phénoménologie de l'Esprit ", 1, 2° degré
B, § 31 à 34, Éd. Denoël-Gonthier, 1963, pp. 79-80.)
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